Pages

vendredi 1 mars 2013

Histoires d'eaux du XIX ème siècle aux Buttes Chaumont

Les sources de Belleville furent captées au moyen age par les moines de St Martin des Champs et de St Lazare, elles  alimentèrent la rive droite jusqu'au XVIII éme siècle . Celles ci font l'objet d'un autre article car il n'est question ici que de l'eau apportée par le canal de l'Ourq puis par des sources lointaines  par des aqueducs de plus de 100 km   au XIX éme siècle. 

Prologue

Le bassin de la Villette ( gallica)
Distribution de l'eau de l'Ourq dans Paris
la plus célébre des fontaines qui devait être alimentée par le canal de l'Ourq: la fontaine de l'éléphant
Au XIX éme siècle l'histoire d'eau  commence à la Villette: il ne s'agit plus d'utiliser les sources existantes mais d'amener de l'eau de l'Ourq à Paris. L'infatigable Riquet avait émis l'idée en 1520, elle fut ensuite reprise par Colbert mais il faut attendre Napoléon 1er pour que les travaux commencent en 1802. Le bassin de la  Villette, conçu d'abord comme un grand réservoir d'eau, est inauguré en 1808 mais les travaux du canal se poursuivirent jusqu'en 1826 ( le canal de St Denis est terminé en 1821 et le canal St Martin en 1825) (1)
Le bassin est situé à 51m de hauteur ( 27m au dessus du niveau de la Seine). L'eau est envoyée par gravité dans l'aqueduc de ceinture qui aboutit à Monceau et vers le centre de Paris pour des besoins précis ( hôpital St Louis, hôtel de Ville, fontaines de la place de la Concorde), traverse la Seine en Siphon jusqu'aux réservoirs de St Victor, Racine et Vaugirard, (2); l'excédent d'eau permettait le nettoyage des rues et des égouts.
Napoléon avait voulu que ce réseau alimente  7 nouvelles fontaines sur la rive droite et 8 sur le rive gauche. Certaines subsistent aujourd'hui comme la fontaine des lions de la place du Château d'eau ( la république) -déplacée à la Villette- ou la fontaine du palmier ( place du Chatelet).

Dés le début de son mandat, en 1853, Haussmann reprend la distribution des eaux de l'Ourq pour en augmenter le débit. On place une conduite d' 1 m de diamètre dans l'égout sous les Boulevards de Strabourg et Sebastopol prolongée rive gauche par une conduite de 60cm  jusqu'au réservoir St Victor, on relie les différentes conduites par une liaison établie sous la rue de Rivoli. Il  reprend aussi le forage du puits artésien de Passy.
Jusqu'en 1860 l'eau de Paris provient des sources de Belleville mais surtout de l'eau de Seine, de la Marne et de l'Ourq  puisée par des pompes (dont la plus ancienne fut la Samaritaine).

Projet et réalité

Projet de réservoir d'eau potable de la Somme-soude aux Buttes Chaumont et réservoir de Ménilmontant.
En dessous ( au Sud) du parc, à droite le demi cercle des réservoirs.
Près des réservoirs se situera au début du XXéme siècle la cité Elgé .
C'était les studios Gaumont, le plus grand ensemble au monde dédié au cinéma avant la guerre de 14.
Vue publicitaire de la cité Elgé. Au fond les réservoirs des Buttes Chaumont.
La végétation exubérante est une vue d'artiste. 
La station Botzaris, le bâtiment de service des réservoirs au fond à gauche
Intersection de la rue Botzaris et de la rue de la Villette, à droite l'entrée des réservoirs 
La fontaine de la Dhuys à l'exposition universelle de 1867. Cette modeste fontaine permettait aux visiteurs de juger de la qualité de l'eau nouvellement captée.

Au début de l'empire, Belgrand, appuyé par Hausmann, est partisan de l'eau de source  pour l'alimentation des particuliers. Paris étant entouré de gypse il faut aller chercher l'eau à plus de 100km. Il prévoit de capter la Somme-soude, une rivière de la Marne, La Dhuys ( ou Dhuis) et la Vanne.

Le projet Somme-soude est le plus avancé, l'aqueduc doit aboutir à la cote de 83m50 aux Buttes Chaumont dans un réservoir de 100 000 m3. On aurait posé 2 conduites de 1m de diamètre sous la toute nouvelle rue de Crimée commencée en 1855 et sous la rue d’Allemagne ( l'avenue jean Jaurès) . L'une venant du bassin Ouest irait se raccorder  à l'aqueduc qui va jusqu'à la rive gauche, l'autre, du bassin Est se raccorderait à l'aqueduc de ceinture.
L'expropriation de 3 hectares situés à la lisière des carrières du centre entre le chemin de la chaudière d'enfer (actuel  72 rue Botzaris) et la rue des Ballettes est effectuée dès 1858.
Au conseil municipal cependant la bataille continue entre les partisans de l'eau de Seine et ceux de l'eau de source.(3)
On ne connait pas encore les microbes, que révéleront les travaux de Pasteur, mais Dumas, un conseiller municipal qui soutient Belgrand,  fait une démonstration au conseil municipal en 1859 en présentant deux bouteilles, l'une pleine d'eau de la Dhuys, l'autre d'eau de Seine  également transparentes. Il les mit sous clef et les représenta un mois plus tard et évidemment l'eau de Seine était totalement trouble alors que l'eau de la Dhuys restait transparente.

Le conseil est enfin convaincu: on va désormais privilégier la captation de sources pour la consommation des particuliers avec un double système de distribution: l'eau de rivière brute pour le "service public" ( fontaines, nettoyage de la voirie, bouches d'incendie, curage d'égout)  et l'eau de source pour le "service privé". Tous les bassins seront désormais distincts ou divisés en deux parties.

Le projet initial prévoit "trois vastes réservoirs voûtés  afin de préserver l'eau fraîche et de la préserver de toute végétation" : Les Buttes Chaumont, Montrouge et Passy.

Malheureusement l'été 1857 a été très sec et les sources de Champagne-soude ont peu donné, les habitants de la Marne se mobilisent pour que leurs eaux ne soient pas captées.
Belgrand préfère entreprendre d'abord le captage des eaux de la Dhuys vers un réservoir situé à Ménilmontant.

Le quartier de Buttes Chaumont qui ne comportait que des carrières et de pauvres maisons est bouleversé par la construction du parc de 1864 à 1867. Il doit y avoir des cascades et un lac et donc  pour les alimenter on construit, sur les terrains expropriés pour les réservoirs de l'aqueduc Somme-soude, un réservoir de deux bassins de 8800 m3  dont l'eau sera pompée dans le bassin de la Villette "par de puissantes machines à vapeur situées près du pont de Flandres". Il semble que les travaux se terminent vers 1865.

En 1854 Paris disposait de 70 000 m3 d'eau par jour, soit 69 litres par habitant. En  1865 c'est 195 000 m3 d'eau par jour soit 115 l par habitant
(105 000 m3 venaient du canal de l'Ourq, 80 000 m3 d'eau de Seine et 10 000 m3 des puits artésiens et des sources de Belleville).
La Rome antique disposait, parait t'il, de 1000 l par habitant, nous consommons aujourd'hui 120 l d'eau potable par jour.(4)


Sous l'empire seuls 5 nouveaux  réservoirs sont en service dont deux contiennent de l'eau de source:
  • Ménilmontant, 108m, inauguré en 1865  recevant les eaux de la Dhuys et du Surmelin fournissant 40 000 m3/jour avec un étage inférieur d'eau de la Marne, 
  • Belleville, rue du télégraphe en 1865 (5), sur  un des deux points les plus élevés de Paris avec la butte Montmartre : 128m. Celui ci est destiné au "haut service" (6) de Belleville et prend son eau dans le réservoir de Ménilmontant,
  • Passy, recevant l'eau de la pompe de Chaillot et du puits artésien dans divers bassins totalisant presque 30 000 m3
  • Monceau, 9980 m3, recevant l'eau du canal de l'Ourq via l' aqueduc de ceinture. 
  • Buttes Chaumont, 8800m3, réservoirs  contenant l'eau brute du canal de l'Ourq élevée par "une machine de 55cv" alimentant le réseau de "service public" essentiellement pour le parc des Buttes Chaumont et pour les abattoirs de la Villette.
Il existait aussi d'autres petits  réservoirs anciens dont  un seul reste visible aujourd'hui: le  très modeste château d'eau de Montmartre qui n'avait qu'un intérêt local (construit en 1830, il en reste la base au croisement de la rue Lepic et de la rue Norvins)  (7)

En 1870, durant le siège de Paris, les Prussiens coupent l'arrivée des eaux de la Dhuys. Les parisiens n'ont plus que l'eau de l'Ourq, de la Seine et de la Marne venant de Monceau, des Buttes Chaumont  et de Ménilmontant  pour les zones hautes, des pompes et des locomobiles pour les zones basses ainsi que l'eau des puits artésiens de Passy et celui de  M Say  "mis généreusement à la disposition de la ville". Fin Septembre le canal de l'Ourq est à son tour coupé à hauteur de  Bondy par les allemands.

Après l'Empire le programme de Belgrand se poursuit. Dès 1876 le système d'adduction d'eau de Paris est massivement renforcé  par la construction des réservoirs de Montsouris ou viennent les eaux de la Vanne sur plus de 150km avec un débit de 100 000m3/jour.(8)

Le projet de captage de la Somme-Soude ne sera  jamais réalisé.

Triste fin

Dans les années 60 le demi cercle des  réservoirs est bien visible avec derrière  les studios des Buttes Chaumont de l'ORTF qui ont pris la place de la cité Elgé
(musée Carnavalet-Henrard)
"Vu d'en haut" le demi cercle des réservoirs est encore visible. Rien ne subsiste par contre des studios des Buttes Chaumont de l'ORTF .
En 1920 le réservoir de la rue du télégraphe est complété par deux hauts châteaux d'eau.
La demande du "service public" ( fontaines, nettoyage)  s'est peu accrue   par rapport au XIXéme siècle tandis que la demande des particuliers explosait et que les possibilités de pompage diminuait l’intérêt de vastes réservoirs.
Il semble que les réservoirs d'eau non potable des Buttes Chaumont  furent progressivement abandonnés, les autres réservoirs suffisant à cet effet. 
On édifia sur la couverture des réservoirs, dans les années 60, les baraquements provisoires d'une école maternelle.

Comme beaucoup de réservoirs, ces deux bassins en quart de cercle étaient plantés  d'arbres et constituaient un réservoir de nature "sauvage". Il y avait rue Botzaris un édifice de service ressemblant à une halle Baltard qui était utilisé en dernier  par la voirie.
La fermeture des abattoirs de la Villette, qu'ils fournissaient en eau non potable, a justifié leur destruction dans les années 90.
On peut regretter qu'il n'ait pas servi à créer un stade dont le quartier du plateau est complètement démuni.
On construisit à la place les  massifs bâtiments actuels.

La distribution d'eau dans Paris se fait  aujourd'hui par trois réservoirs intramuros principaux : Ménilmontant, les Lilas ( à coté de l’hôpital Robert Debré) et Montsouris auxquels s'ajoute le réservoir de l'Haÿ les roses et celui de St Cloud. Il y a aussi des réservoirs "auxiliaires" comme par exemple les réservoirs de Montmartre, qui ont la chance d'être dans un lieu hautement touristique et donc  préservés ( jusqu'ici). Il nous reste dans le quartier  le réservoir de Belleville et les deux châteaux d'eau de la rue du télégraphe.

Et ensuite 

Après les Buttes Chaumont ce sont les réservoirs de Passy, Grenelle et Auteuil qui sont  aujourd'hui menacés

Des travaux ont commencé en 2012 dans le parc de Buttes Chaumont afin de diminuer la consommation d'eau par recyclage et arrosage automatique des pelouses. Le but est de faire passer la consommation du parc de  1 300 000 m3/an à 300 000 m3/an.

Cette opération sera surement bénéfique sur les fuites de l'installation mais je ne peux m’empêcher d'être septique sur les fausses bonnes idées de notre temps.(8)

La distribution d'eau non potable dans Paris ( le "service public") est en sursis depuis les années 80.  «Après plusieurs expertises, on est arrivé à la conclusion que l'abandonner obligerait à nettoyer tous les trottoirs et les égouts, à arroser l'ensemble des espaces verts et à remplir les lacs des bois de Vincennes et de Boulogne avec de l'eau potable», a conclu génialement  Anne Le Strat, adjointe au maire en charge de l'eau et de l'assainissement. Le démantèlement du réseau coûterait de 50 à 60 millions d'euros pour détruire les 1700 km de canalisations et les dix réservoirs auxiliaires conçus sous Hausmann.
Les réservoirs de Passy, Grenelle et Auteuil  sont aujourd'hui menacés car on voudrait bien sur " récupérer le foncier ". Voir l'article du Figaro.  Personnellement je pense qu'il s'agit de destruction de patrimoine et de dégradation du service public.
On privilégiait jusqu'aux années 70 la distribution par châteaux d'eau ou réservoirs sur un point haut. On utilise maintenant des pompes surpresseuses. Cette dernière solution est moins coûteuse à l'installation, et moins "encombrante",  mais demande plus de maintenance et d'énergie qu'un château d'eau.

L'histoire de l'eau de Paris semble avoir intéressé peu de monde récemment (ou j'ai mal cherché) . Ceci m'a beaucoup étonné vu les préoccupations écologiques actuelles et l'existence d'un pavillon  de l'eau à Ménilmontant.


Vers 1815 le canal de l'Ourq existe jusqu'à Claye Souilly alimenté par la Beuvronne, il lui manque encore 40km pour aller jusqu'au port-aux-Perches. Les terrassements du canal de St Denis sont bien avancés
1) L'eau du canal de l'Ourq provenait à l'origine de la Beuvronne et de l'Ourq.  En 1869 on construisit deux usines élévatrices de l'eau de la Marne, Trilbardou et Islez les Meldeuses (Villiers les Rigault), leurs mécanismes d'origine a miraculeusement été préservé.
2) On distinguait dans leur plus grand développement ( un peu différent du plan donné)
  • Une conduite propre à l’hôpital St Louis,
  • La conduite du Faubourg Saint-Antoine va vers l'Arsenal le long du canal St Martin , traverse la Seine en siphon et dessert le réservoir St Victor près des arènes de Lutèce,  
  • La conduite du Marais , emprunte la galerie St Laurent, traverse la Seine à l'ile St Louis et aboutit aussi à St Victor,
  • La conduite de l’hôtel de ville et de la caserne Napoléon paralléle à la précédente,
  • Celle de l'école de médecine aboutissant aux réservoirs de la rue Racine,  par la galerie St Laurent et la rue St denis
  • Celle des Halles de tracé identique se terminant aussi rue Racine, 
  • Celle du Palais royal passant par la galerie des Martyrs,
  • Celles des Martyrs  dont une branche va au  Carrousel et l'autre à  la place Vendôme, elles aboutissent au réservoir de Vaugirard,
  • Celle  du pont de la Concorde, qui alimente les fontaines et  aboutit aux réservoirs de Vaugirard.
3) L'opinion publique était curieusement favorable à l'eau de Seine plutôt qu'à l'eau de rivières lointaines à condition que la prise s'effectue en amont de Paris.  C'est encore l'avis vers 1872 de M Husson ex directeur de l'assistance publique.
"L'eau de Seine arrive en première ligne comme étant bonne, salubre et de composition invariable. 
 L'eau de l'Ourcq vient après ; moins propre aux usages domestiques, elle est très-bonne à boire. 
 L'eau d'Arcueil, chargée de carbonate de chaux, est plus dure, cuit mal les légumes, mais est aussi bonne à boire. 
 Les eaux de Belleville et des Prés-Saint-Gervais sont séléniteuses, crues et impropres à la boisson ; elles sont utilisables tout au plus pour les besoins de certaines industries. 
 L'eau de la Dhuis se rapproche par sa composition de celle de la Seine ; elle est cependant légèrement incrustante; elle devient très-bonne quand on la dégage de l'acide carbonique qu'elle contient en excès. 
 L'eau de la Vanne est dépourvue de sulfate de chaux : elle renferme en suspension de très-faibles quantités de substances extrêmement ténues. 
 L'eau des puits artésiens de Passy et de Grenelle est de médiocre qualité pour boisson ; quoique très-pure, elle est peu agréable, mais elle est excellente pour l'alimentation des chaudières à vapeur"
4) La consommation d'eau potable actuelle de Paris est de 200 000 000 de m3/an ou 600 000 m3/jour. L'eau non potable  représente 170 000m3 /jour . La consommation d'eau non potable a baissé de 50% depuis 20 ans 
5) Il comporte deux bassins, le supérieur de 6000 m3 contient de l'eau de la Duys, l'inférieur de 10 000m3 l'eau  de la Marne, . L'eau est prélevée au bassin de Ménilmontant par "deux machines à vapeur système Wolf de 25 ch"
6) L'expression vient d'abord de la distribution d'eau de Londres vers 1830 , fort en avance sur celle de Paris, ou on distingue un service qui ne dessert que les rez de chaussée ( low service)  et un service d'eau sous pression, "haut service", plus cher, qui dessert aussi les étages.
Le premier projet d'adduction généralisée d'eau  de Paris,  daté de Charles X, n'imposait aux compagnies que le bas service: la desserte de points situés au maximum "à 3m au dessus du niveau de la rue".
Plus tard le sens dériva pour désigner  l'adduction des parties basses et hautes d'une ville.
7) A ne pas confondre avec les réservoirs de Montmartre sur le coté de la basilique qui datent de 1887. Les autres  petits réservoirs étaient Monceau, Vaugirard, rue Racine, rue St Victor et au Panthéon totalisant 33500 m3. Le principal ouvrage ancien est l'aqueduc d'Arcueil rebâti sous Catherine de Médicis. 
Le réservoir de  Passy contient déjà 37000 m3 , Ménilmontant 100 000 m3 pour le bassin supérieur des eaux de la Dhuis et 31 000 m3 pour le bassin inférieur d'eau de la Marne

8) La carte ci contre montre le réseau  d'adduction d'eau de Paris construit par Belgrand. 
Notez qu'il reste de multiples  points de captage en Seine souvent anciens. 
Avant Belgrand les points en aval de la capitale étaitent St Ouen et Asnières. St Ouen fournissait aux habitations une eau particulièrement polluée, son utilisation est désormais limitée au "service public". La prise d'eau d'Asnières, au débouché du grand collecteur a été supprimée. 
Belgrand met simultanément en oeuvre le programme d'approvisionnement en eau et celui d'évacuation des eaux usées . Dans le principe tout est gravitaire avec le minimun de pompes. Les tunnels d'égout de forme ovoïde sont visitables  grâce à leur hauteur d'au moins 1,80 m et leurs banquettes. Les canalisations d'alimentation en eau sont établies en partie haute de l'égout.
Belgrand est aussi l'inventeur à Paris  du caniveau latéral des rues en remplacement de la rigole centrale. 

Il est évident aujourd'hui que Belgrand et Haussmann avaient raison et ont fait une grande oeuvre, il est non moins évident quand on lit les ouvrages anciens que les intérêts privés et le conseil municipal se sont ingéniés à leur mettre des bâtons dans les roues et que seul l'appui de Napoléon III, l'arbitraire, a permis de réaliser quelque chose. L'exemple est à méditer quand on voit l'absence actuelle de gouvernance de la région parisienne. Les seules réalisations marquantes récentes de la région parisiennes relèvent du fait du prince ( du président) et pas des élus régionaux.

8)L'eau pompée à la Villette revenait à la Villette   et n'était donc pas gâchée ( sauf par des fuites), mais utilisée. A l'origine les réservoirs des Buttes Chaumont et les abattoirs de la Villette étaient alimentés par une machine à vapeur de 25ch que l'on changea ensuite pour 55cv, soit  20kW ou 40 kW ( la puissance d'une chaudière à gaz chauffant un 3 pièces ). La puissance des nouvelles pompes n'est pas précisée. Le dénivelé entre le bassin de la Villette et la cascade est de 30m , il est de 20m entre le lac et la cascade: on gagne donc 10m sur l'élévation de l'eau, soit 3kW. Les ingénieurs du XIXéme siècle économisaient naturellement l'énergie car elle était rare et coûteuse,  ils mettaient en place des solutions simples et sures capables de durer des siècles . Aujourd'hui  notre vision dépasse rarement 20 ans après quoi on casse tout et on recommence. 

Sites et références



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire