Les eaux de Belleville, le canal de l'Ourq et les réservoirs de Buttes Chaumont font l'objet d'autres articles
Le 12 janvier 1855 le conseil municipal adoptait le principe de l'alimentation en eau de Paris par deux branches distinctes : le service public ou de la voirie et le service privé. Le premier serait alimenté par de l'eau non potable pompée dans les fleuves ou le canal de l'Ourq, pour le second l'eau viendrait de sources.
A l'époque les sources dont la ville dispose sont insignifiantes: celles du Nord venant du Pré St Gervais et Belleville, qui avaient alimenté Paris depuis le moyen age, n'étaient plus utilisées et celles venant du viaduc d'Arcueil servaient surtout aux fontaines du jardin du Luxembourg. Le puits de Grenelle et le puits artésien de Passy (qui ne sera terminé qu'en 1861) ne donnaient qu'un volume d'eau insignifiant.
L'eau venait donc, chichement, du canal de l'Ourq ou de pompage dans la Seine et la Marne.
Pour alimenter Paris il fallait exclure les sources situées entre Meulan et Chateau-Thierry, situées dans du gypse, et les sources de la Beauce et de la Brie, trop basses pour la capitale , il restait celles jaillissant dans la craie blanche du plateau de Champagne.
Le premier projet étudié consistait à capter les sources de la Somme et de la Soude réunies pour les mener à un réservoir situé aux Buttes Chaumont.. L’opposition locale et la sécheresse de 1857 mirent fin au projet.
Il restait deux projets: la Vanne et la Dhuis.
La Vanne permettait d’amener l'eau à une hauteur de 80 m dans un réservoir situé à Montsouris ce qui était insuffisant pour certains quartiers de la rive droite. La Dhuis permettait une arrivée à 108 m à Ménilmontant, ce qui restait insuffisant pour Belleville et Montmartre.
On décida donc de la création de 3 services: le "service bas" assuré par le réservoir de Montsouris , le "service moyen" assuré par le réservoir de Ménilmontant, le "service haut" assuré par deux réservoirs annexes surélevés situés à Ménilmontant et à Montmartre dont l'eau serait puisée dans le réservoir principal de Ménilmontant.
La Dhuis se jette aux environs de Méry dans le Surmelin, affluent de la Marne, elle s'échappe de trois bassins près d'un moulin, le moulin de la source, avec un débit de 17000 m3 en 24 heures.
La ville acquit cette source et plusieurs autres de la vallée de la Dhuis en 1859. On réalisa une station d'épuration destinée à les filtrer et à les rendre moins calcaire (1).Un aqueduc de pente dix centimètres par kilomètre amena les eaux à Paris par 100 km de tranchées, 12 km de souterrains et 16 km de ponts et de siphons.(2).
Le réservoir fut construit "entre les rues St Fargeau, du Chemin neuf, de Ménilmontant et de Darcy" et fut achevé en 1869. Le terrain était miné par d'anciennes carrières et on du établir de profondes fondations. La capacité du réservoir fut fixée à deux jours et demi de débit des sources soit 95 000 m3.
Le réservoir a deux étages: le niveau supérieur contient les eaux de la Dhuis et de la source de St Maur pour le "service privé" et les deux réservoirs inférieurs des eaux pompées dans la Marne à la station de St Maur pour le "service public".
Tous les plafonds sont voûtés et le réservoir recouvert de 40 cm de terre engazonnée pour être à l'abri des conditions atmosphériques.
Deux réservoirs auxiliaires furent établis pour desservir les points hauts.
Pour Belleville il fut établi en 1867, rue du télégraphe, derrière le cimetière. Le réservoir enterré (3) fut complété en 1919 par deux châteaux d'eau.
Pour Montmartre, à l'Ouest de la future basilique, on construisit le réservoir Saint Eleuthère (4).en 1887.
L'eau de la Dhuis sert surtout aujourd'hui à alimenter Disneyland. Ménilmontant reçoit l'eau de la Marne traitée à Joinville et l'eau de la Seine traitée à Orly. Les eaux de source ne peuvent plus suffire depuis longtemps à l'alimentation de l'agglomération parisienne.(5)
- Les eaux traversaient des plaques de tôles perforées et un amas de meulières. La station de "clarification" existe toujours près du parc de Disneyland complétée par une station de "désinfection" au Raincy.
- les plus grands étant ceux du Grand-Morin et de Villemnble ( 5km)
- 18000 m3
- 6200m3 d'eau potable et 1800 d'eau non potable
- Les sources de la Vanne, de l'Avre et du Loing alimentent encore partiellement Paris, le reste provient des usines de traitement d'Orly, de Joinville ou de Longueville traitant respectivement l'eau de Seine, de la Marne et de la Voulzie
Sites et références
- Sites
- L' adduction d'eau
- Atlas du Paris souterrain. Parigramme.
- Le service de l'eau à Paris. Maxime Du Camp. Revue des deux mondes 1873
- Premier mémoire sur les eaux à Paris. V Dumas 1854
- Les eaux de Paris en 1884. Couche
- Le Paris moderne. Fabienne Chevalier 2010
- Les grandes entreprises modernes. Paul Bury 1884
Medespoir vous félicite pour ce grand travail !
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