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dimanche 9 février 2020

Les usines Continsouza

La croix de Malte, invention majeure de Continsouza et Bunzli.
Les projecteurs Gaumont utilisent le système Demeny de came excentrée. 
Avant la guerre de 14, le "Pathé renforcé" est le projecteur le plus répandu en Europe 
 Publicité des usines Continsouza.

Les ateliers de Belleville en 1917 
L'incendie du 29 février 1929. Cette année là , la salle Pleyel brulera aussi.
Publicité de la MIP rue des Panoyaux
Publicité 1931 pour la Contin C28
L'usine de la Marque à Tulle
L'entrée de la cour de la métairie aujourd'hui.
C'éatit au moyen age la cour de la ferme de Savies, possession rurale de l'abbaye St Martin des Champs.

Les bureaux de l'usine Continsouza aujourd'hui centre de postcure.( on distingue ce bâtiment au centre de l'image de la publicité donnée plus haut)

Pierre-Victor Continsouza est beaucoup moins connu que Pathé ou Gaument.
C'est pourtant à lui que l'on doit une invention décisive dans la technique cinématographique: la croix de Malte. 
Les usines Continsouza de Belleville fabriqueront les projecteurs Pathé mais ce Tullois repartira définitivement dans sa ville en 1937 ou il dirigera l'usine de La Marque.


Continsouza et Bunzli

Né à Tulle 10 avril 1872, Pierre-Victor Continsouza était le fils d'un pâtissier de la ville. Après une enfance corrézienne, il intègre l'école d'horlogerie de Paris en 1887. Élève brillant, il travaille, dès sa sortie pour la société Jules Richard, fabricant d'appareils de précision rue Mélingue, qu'il quitte en 1893 pour effectuer son service militaire.
A sa démobilisation  il est embauché par la société de mécanique Kusnik. En 1896   il fonde avec René Bunzli, une petite société à leur nom de construction  de  phonographes et  aux appareils pour  l'industrie cinématographique naissante.
En 1896 Pierre-Victor Continsouza et Bunzli déposent deux brevets consécutifs  fondamentaux pour le cinéma. Le premier concerne un projecteur de film utilisant « un système d'avance intermittente à croix de Malte à cinq branches ». Le second est  un système « d'avance intermittente à croix de Malte à quatre branches ».
L'actionnaire de Charles Pathé, Grivolas,  entre au capital de la société en 1897 qui devient la "Manufacture Française d'appareils de précision" au capital initial de 350 00 F porté à  1 million en 1898.. les bureaux  sont situés 25 et 27 Bd de Belleville alors que les ateliers sont  9 rue des Envierges dans la villa Faucheur
En 1899 Bunzli et Continsouzza déposent leur dernier brevet commun pour l'animateur stéréoscopique. Ensuite Bunzli se rapproche de Louis Lamazière qui fabrique l'animateur pendant que Continsouza prend la direction de  l'usine de Belleville.
René Bunzli s'associe en 1909 avec Louis Lamasière et fonde" la Socièté des constructeurs d'appareils de précision" dont le siège est 11 rue du Surmelin et les ateliers à Saint Nicolas d'Aliermont
En 1900 la manufacture  fusionne avec Pathé frères  mais reprend son indépendance en 1909 : "les établissements Continsouza"au captal de 3 200 000 francs

Les établissements Continsouza

La société fabrique le projecteur "Pathé renforcé" , évolution du "Lumière transformé Pathé" de Carpentier.
et la caméra "Pathé Professionnel" , la référence des caméras pour les studios du muet.
En 1914 la société emploie 1000 ouvriers à Belleville et produit plus de la moitié  des projecteurs et caméras en Europe.
L'usine était d'abord rue des Envierges, dans la villa Faucheur,  mais elle s'étendit et finit par atteindre la cour de la Métairie  en 1915. Dès lors l'entrée de l'usine se fit par la rue de Belleville, l'adresse officielle étant le 403 rue des Pyrénées.


Durant la grande guerre , Continsouza  loue à Tulle  les ateliers de l'usine de La Marque où il produit de l'armement pour participer à l'effort de guerre. Les bénéfices sont respectables 5 300 000 F en 1916 ( pour un capital de 3 200 000 F)
 La paix revenue, il se consacre à son domaine de prédilection et devient propriétaire de l'usine.
 En 1922  apparaît le  « Pathé Baby » 9,5 mm , le premier projecteur pour tous les foyers seront ensuite , l'appareil sera fabriqué à Belleville puis aux  ateliers  Vaucanson de Saint Nicolas d'Aliermont. Une caméra Pathé Baby apparaîtra en 1924  rendant possible le cinéma d'amateur.
Le Pathé rural est lancé en 1926, sa version sonore apparaîtra en 1832
Dans les années 20  M Coissac écrit: "La superficie totale couverte par les Établissements Continsouza  est d'environ 10.000 mètres carrés. Faute de pouvoir s'étendre davantage en superficie, ils se sont développés en hauteur, avec tout un système d'ascenseurs et de monte-charges. Rien ne peut donner une idée du merveilleux agencement de ces ateliers modernes,, d'où sortent tant de modèles d'ingéniosité, de précision, de confort et de robustesse : appareils de prises de vue, d'exploitation, d'enseignement, de publicité, d'amateurs, etc., ainsi que tous leurs accessoires électriques"
Comme jules Richard rue Carducci, l'usine de Belleville  a sa propre école  de formation.
En vérité la situation est beaucoup moins rose que l'écrit M Coissac.
V Continsouza et Charles Pathé  ont du  abandonner en 1920 leurs  poste d'administrateur de  Pathé consortium   suite à l'opposition de la Banque Industrielle de Paris
Après guerre le matériel cinématographique américain envahit le marché français. V Continsouza réagit en sortant en 1921  le Pathé Mundial (inspiré du projecteur américain Simplex) et en se diversifiant dans les machines à écrire et dans la fabrication d'accessoires électriques pour automobiles ( delco).
De 1924 à 1925 le capital de la société  passe de 5 millions de francs à 20 millions.
La production est abandonnée à Tulle en 1925 et les bâtiments sont vendus en 1927.
A la fin des années 20, les Etablissements Continsouza abandonnent peu à peu le cinéma pour aborder diverses constructions mécaniques,

Continsouza et la MIP

Pierre-Victor Continsouza quitte la société qui porte son nom, et fonde, le 1er mars 1928, la société M.I.P. (Mécanique Industrielle de Précision) avec les Etablissements Louis Aubert.. Les ateliers sont alors 29 rue des Panoyaux dans le 20 e. Louis Barré succède rapidement aux établissements Aubert comme actionnaire.
L. Barré se retire de la société en 1936.
Les ateliers de la rue des Panoyaux sont installés dans un immeuble de 3 étages de 1000m². au n° 27 et 29
Pierre-Victor Continsouza  revient à Tulle  sur le site de l'usine de La Marque en 1937.  On y  fabrique des projecteurs de cinéma ( MIP et Aubert N M), mais aussi des machines à coudre et des démarreurs.
En 1938 la MIP devient socièté anonyme, sous le contrôle de la société Brandt, les ateliers de la rue des panoyaux  deviennent "Mécanique industrielle de précision ateliers Jules Carpentier"
En 1941 Pierre-Vicor Continsouza quitte l'entreprise qui fabrique à Tulle de l'armement
Pierre-Victor Continsouza meurt le 16 août 1944,à l'age de 72 ans,  dans sa maison de Lachèze près de Tulle

Belleville sans Continsouza

Fin 1927 l'usine de Belleville  fabrique des projecteurs pour Pathé (Pathé Baby, Pathé rural, Pathé renforcé type A.B. R.) et des machines à écrire
Début 1928, presque simultanément, Continsouza s'associe à Aubert et l' usine de Belleville  brûle.
Les établissements Continsouza ne sont plus dirigé par Pierre-Victor.
L'usine est partiellement reconstruite
Le Pathé kid, version simplifiée du Pathé baby est lancé en 1929
En 1929 Gaumont rachète les établissements Continsouza, très endettés, sous la pression de la BNC ( Banque nationale de crédit)
En 1930  la Gaumont Franco film Aubert  est créée, Léon Gaumont n'est plus que président d'honneur.
La nouvelle société a trois usines: la cité Elgé de Gaumont, l'usine Radio-cinéma de Courbevoie et l'usine de Belleville des établissements  Continsouza . Des trois, seule l'usine de  Courbevoie va poursuivre la production d'appareils de cinéma.
L'usine de Belleville fabriquera  les machines à écrire "Contin"  et du matériel  électrique. Elle produit des  munitions durant la guerre et ferme définitivement en 1948.
Elle  fut partagée entre le tout nouveau centre mécanographique des impôts et d'autres industries telles les chaussures Berthelot.
C'est là aussi que, le 16 juillet 1942, furent rassemblées les familles juives du quartier avant leur transfert vers le Vel d'Hiv.

Sites et références

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Vue aérienne des usines de Belleville en 1919 ( IGN)
En haut la cour de la métairie, en bas le carrefour de la rue Piat et de la rue des Envierges
Vue aérienne en 1931
A l'époque la villa Faucheur forme un U. A droite de la villa .il y a une impasse: la cité des Envierges.
L'incendie du 29 février 1928 . Il est intéressant de noter que si l’événement fait la première page du "Peuple" ou de "l'Humanité", il fait l'objet d'un entrefilet (ou de rien) dans les autres journaux.

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    La Ville de Paris prépare actuellement un panneau historique sur les usines Continsouza, que l’on pourrait placer à l’entrée du cours de la Métairie
    Je recherche une photographie pour illustrer ce panneau et je trouve la vue perspective des usines qui se trouve sur votre blog très intéressante.
    Accepteriez-vous de me dire où vous l’avez trouvé ?
    Je reste à votre disposition
    Frédéric Jimeno
    Responsable de la Bibliothèque du Comité d’histoire
    Direction des Affaires culturelles
    Département de l’histoire et de la mémoire
    frederic.jimeno@paris.fr
    01 42 76 77 30

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