Notre quartier possédait deux équipements publics proches: le centre des impots de la rue du plateau et le centre de Sécurité Sociale de la rue de Crimée.
Les deux ont disparu et rue de Crimée ce ne sera même pas des logements sociaux mais un ensemble massif de 3 bâtiments de bureaux et de logements de "standing". Il faudrait au moins que le projet soit revu avec des immeubles plus petits respectant l'échelle de cette partie du quartier épargnée par la rénovation de la place de Fêtes des années 60
Peut être n'est-il pas trop tard pour agir !
Cet article est aussi consacré au passé du bâtiment actuel qui fut une usine de tissus plissés puis un orphelinat maçonnique ...
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L'angle de la rue de Crimée et de la rue Arthur Rozier aujourd'hui |
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L'angle de la rue de Crimée et de la rue Arthur Rozier demain ? |
Le projet
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La manufacture Jules Tuquet à l'angle de la nouvelle rue de Crimée et de la rue des Mignottes (actuelle rue Arthur Rozier). Le pont n'est pas encore construit |
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La manufacture de peignes "Godefroy- Siebermann" au 38 rue de Crimée (10) A la fin du XIX e siècle, la rue de Crimée est bordée d'ateliers et d'usines Au 14-16 la filature d'angora "la boule de neige", la fabrique de papiers ondulés "Cassard au 72-76, les "transports de l'Ouest" au 118, la manufacture de chiffons pour la papeterie "Verdier-Dufour" au 251-257,... |
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Vue de la rue de Crimée depuis le pont de la rue Arthur Rozier. Jusqu'à la dernière guerre la rue resta bordée d'immeubles modestes et d'usines. Tout cela disparut progressivement à partir des années 60. Des bâtiment de cette photo il ne reste aujourd'hui que l'immeuble à l'angle de la rue Botzaris dont on aperçoit le pignon blanc à gauche. |
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Vue de la cour de l'orphelinat En 1894 l'orphelinat compte 125 loges adhérentes et accueille 84 enfants. Le tuteur de l'orphelin doit s'engager "à ne pas vouloir le soumettre aux pratiques de l'un quelconque des cultes existants". En 2020 l'association des maçons Solidarité Jeunesse soutient 92 enfants . |
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Une salle de classe de l'orphelinat. « Notre maison n’est pas un internat. C’est une maison familiale où nos chers petits trouvent non la sévérité et la discipline rigide de tant d’établissements recueillant des orphelins, mais l’affection familiale de tous les membres de l’ordre qui s’intéressent à l’œuvre. » (1903) |
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La façade du centre de sécurité sociale. Un des seuls survivants des bâtiments du XIX e siècle de cette partie de la rue de Crimée |
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Ballons sur le mur de soutènement après le pont par L C Venezia dans les années 70. Au début du cinéma muet, la rue de Crimée et ses escaliers furent souvent les décors des films comiques Gaumont dont les studios étaient tout proches |
La maison et l'usine de tissus (1878 - 1892)
Jules Tuquet était un négociant en tissus installé 22 rue de Cléry dans le quartier du Sentier. Il acheta un terrain triangulaire en 1878 à l'angle de la rue de Crimée et de la rue des Mignottes. Le quartier était alors très modeste avec des maisons basses et des ateliers. Il fit alors construire une maison d'habitation et des ateliers pour produire des tissus "ruchés et plissés". Il y eut d'abord la maison d'habitation (contenant probablement les bureaux) en fond de parcelle dans l'angle droit, puis un corps de bâtiment le long de la rue des Mignottes (rue Arthur Rozier) et enfin une deuxième aile d'atelier perpendiculaire.
Jules Tuquet perfectionna les machines à plisser (5), franc-maçon, il fut adjoint au maire du XIX e arrondissement, il mourut à 41 ans en décembre 1881 et eut un enterrement civil.
L'établissement devint alors Tuquet et Bossé. En 1885 la centaine d'ouvrières de l'usine se mirent en grève à cause d'un nouveau règlement intérieur. L'établissement devint enfin Tuquet Stugocki et Bossé fabricants de "ruches, plissés et balayeuses".
L'orphelinat maçonnique (1892 - 1940)
Le centre d'accueil pour les mineurs (1941 - 1947)
La Caisse primaire d'Assurances Maladie (1948 - 2021)
La quartier de l'Amérique
Le centre de la CPAM était situé à l'angle du 19 rue de Crimée et de la rue Arthur Rozier. C'est donc dans le quartier de l'Amérique, à la limite du quartier du plateau. Ce quartier tiendrait sont nom des carrières de plâtre qui étaient censées envoyer leurs produits jusqu'en Amérique. Les carrières occupèrent d'abord l'actuel parc des Buttes Chaumont puis l'exploitation remonta vers le Nord et 3 carrières principales appartenant à J Montéage furent exploitées intensivement jusqu'en 1860, leur activité ralentit progressivement à partir de l'ouverture du parc en 1867 pour s'arrêter complétement en 1872. La partie du quartier occupée pas les carrières était un terrain vague désolé , le sol creusé de nombreuses galeries souterraines était instable, on ne pouvait y construire que des pavillons ce qui donna naissance à l'actuel quartier de la Mouzaïa.
La partie du quartier hors carrière, où se situe le centre, conservait de sa première vocation agricole de longues parcelles étroites (forme donnée à la suite des divisions dans des héritages successifs) (1). Elle se couvrit ensuite de modestes maisons et d'ateliers . Au Sud du quartier on créa la place des Fêtes en 1836. Le second empire créa en 1853 la rue de Crimée qui perça la rue butte des Mignottes, passant par un pont sous la rue des Mignottes (actuelle rue Artur Rozier).
La seconde moitié du XXe siècle fut celle de la destruction de l'habitat et des ateliers anciens autour de la place des fêtes pour construire les tours et les barres actuelles. Dans les rues épargnées, les maisons modestes et les ateliers furent progressivement remplacés par des immeubles d'habitation certains très massifs. Là rue des solitaires garde quelques immeubles anciens et la cité du Palais Royal.
- La parcelle de Jules Tuquet est au contraire triangulaire car elle provient de la réunion de petites parcelles coupées par la nouvelle rue de Crimée.
- A Pantin et au Lilas pour les garçons, les filles au Parc St Maur et à Rueil. L'œuvre a été créée par François Xavier Cattiaux médecin (hélas inventeur d'un "sérum antiphtisique", il se rendra ridicule par sa controverse avec Pasteur),
Au 160 rue de Crimée il y a l'orphelinat des sœurs de St Vincent de Paul. - Tuquet et Cattiaux étaient tous deux francs-maçons et conseillers municipaux du XIX e. L'usine appartiendra ensuite à la fille de Jules Tuquet Valentine qui la cède à Mme Picard qui reste propriétaire jusqu'en 1908
- revendu à Natixis ?
- On note à l'exposition internationale d'électricité de 1881 "deux machines à plisser accouplées -à deux machines à piquer (système Tuquet) mues par les moteurs électriques Deprez, exposées . par M. Guichard, ingénieur civil."
- Le calcul subtil d'écartement entre bâtiments du PLU trace une verticale de 4 m puis une oblique de 45°, celle-ci ne doit pas rencontrer la façade située à une distance de 4/3 de l'écartement minimal des bâtiments.
Il est remarquable que le bâtiment actuel, bâti en 1878, ne pourrait pas être construit aujourd'hui: il ne respecte pas le PLU (hors bande E) - Le projet est dans une zone " non déficitaire en logement social"
- L'association "Solidarité Jeunesse" poursuivra son action jusqu'à nos jours mais en soutenant des jeunes dans des familles d'accueil.
- Lorsqu'un mineur est interpellé, il passe quelques jours au commissariat avec les adultes puis est envoyé dans un "centre de triage", il est ensuite dirigé sur un "centre d'accueil" en attente de son jugement. Ces centres seront supprimés par une ordonnance de 1945 et fermeront progressivement.
- Deviendra ensuite Nicolaï Abramson puis Bach & Laboschiner
Sites et références
Cliquez sur [ ] pour élargir la carte, cliquez sur un point bleu de la carte pour voir les articles correspondants |
- Dossier du permis de construire
- Résumé des PCs
- Photos de l'état actuel du bâtiment (Forest)
- Blog habitants du plateau: Arthur Rozier
- Solidarité jeunesse
- Paris charitable et prévoyant (1897 p 106)
- La France maçonnique, Leo Taxil (vers 1880)
- Les centres d'accueil et de triage de l'éducation surveillée: 1941-1950. C Sanchez
- La rénovation de Belleville
- La fête sur la Butte Chaumont
- Les carrières de la Butte Chaumont
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