Le dictionnaire historique topographique et militaire publié par Panckoucke vers 1820 précise que le village s'appela successivement Savie, Poitronville puis Belleville. Les mérovingiens y auraient eu un chateau nommé Savi dont le souvenir subsistait dans la ferme de Savie (78-80 rue de Belleville ?). Le village dépendait de St Merry et des moines de St Martin des Champs. Les religieux avaient capté les sources pour alimenter leurs établissements parisiens. Le village bordait du coté Nord Est le parc du château de Pelletier de St Fargeau qui s'étendait jusqu'à Charonne. Jean Jacques Rousseau herborisait à Belleville.
Le paisible village va devenir au XIXéme siècle une ruche ouvrière dont on se souvient plutôt des cabarets que des carrières, de la voirie de Montfaucon et des pionniers industriels qui s'y installèrent
Jacquemet admet comme limites actuelles de Belleville deux quartiers du XIX ème (Amérique et Combat) et trois quartiers du XX éme ( Belleville, Père Lachaise et Saint Fargeau)
Savies est la première trace d'occupation à Belleville qui remonterait à une antique fondation qui aurait existé avant le VII ème siècle. En l'an 862 le roi Charles le chauve y possédait une demeure, un mesnil, aussi nommé hameau de Savies. Ce nom celtique signifierait suivant certains terre sauvage et pour d'autres découlerait de la racine pré-celtique "sav" qui exprime une idée d'écoulement ce que confirmerait la présence de nombreuses sources.
Le paisible village va devenir au XIXéme siècle une ruche ouvrière dont on se souvient plutôt des cabarets que des carrières, de la voirie de Montfaucon et des pionniers industriels qui s'y installèrent
Jacquemet admet comme limites actuelles de Belleville deux quartiers du XIX ème (Amérique et Combat) et trois quartiers du XX éme ( Belleville, Père Lachaise et Saint Fargeau)
Au XVIéme siècle les villages de Belleville et la Villette, les moulins et le gibet de Montfaucon. (Le Nord est dans l'angle inférieur gauche de l'image) |
Charles le chauve fit don, avec d'autres domaines, du mesnil de savies à l'abbaye de Saint Denis. Par la suite au IX, XII et XIII siècle les rois firent don d'autres terres et bois situés autour du mesnil à différentes congrégations religieuses dont les abbayes de St Merri, de St Denis et de St Martin des Champs.
Nommé au XIIéme siècle Potronville ( Portronville Pointroville ? ), du nom de son propriétaire le seigneur Boitron ou Poitron, puis Belleville sur Sablon en 1451 après les ravages de la guerre de cent ans.
On ne sait pas si ce nom vient de Bellevue ( la vue sur Paris et ses entours était parait il très belle), de Beauvoir ou de Marguerite de Belleville, fille de Charles VI à qui fut donné un domaine à Bagnolet qui s'étendait jusqu'à Potronville
On ne sait pas si ce nom vient de Bellevue ( la vue sur Paris et ses entours était parait il très belle), de Beauvoir ou de Marguerite de Belleville, fille de Charles VI à qui fut donné un domaine à Bagnolet qui s'étendait jusqu'à Potronville
Dés le XIIeme siècle les moines de St Lazare captent l'eau des sources pour alimenter leur léproserie du faubourg St Denis. Les moines de St Martin des Champs font de même pour leur abbaye. Par la suite de modestes conduites amèneront l'eau à Paris pour alimenter les fontaines de la rive droite.
Longue histoire d'eau qui conduira à la construction de regards, dont certains existent encore et dictera le nom de certaines rues.
Vue de Paris depuis Belleville Grevenbroek 1741 On voit le moulin neuf et la ferme de Savies |
La première chapelle fut construite en 1453 à la demande des villageois qui devait descendre à Paris pour entendre la messe, la chapelle devint église en 1635 et fut plusieurs fois reconstruite jusqu'à l'édification de l'édifice actuel en 1859 par l'architecte Lassus.
Les alentours étaient constitués d'aulnaies , saulaies, oseraies avec d’innombrables parcelles de vignes, champs, cultures céréalières, vergers pâturages . On mentionne un bois et une garenne royale, gibondante au XIVème siècle.
La butte Chaumont , appelé Mont chauve jusqu'en 1216 car il n'y avait pas d'arbres, est couronnée de moulins et grignotée depuis le Vème siècle par les carrières de gypse et d'argile.
Au dessous de Belleville, à l'Ouest, il y avait Montfaucon, gibet situé près de l'actuelle place du place du colonel Fabien
Au dessous de Belleville, à l'Ouest, il y avait Montfaucon, gibet situé près de l'actuelle place du place du colonel Fabien
La descente de la Courtille |
Les cabarets fleurissent le long de la rue de Belleville, dans la Courtille il y eut le fameux Ramponneau et son Tambour Royal.
En 1787 on bâtit l'enceinte des fermiers généraux qui coupa en deux le quartier de la Courtille. Les nouveaux parisiens de la basse Courtille protestèrent puisqu'ils étaient assujettis à payer des taxes, en particulier sur le vin, auxquelles ils échappaient jusque là : " le mur murant Paris rend Paris murmurant".
Ceci fit la fortune des cabaretiers restés Bellevillois.
A la révolution de 1789 Belleville compta un grand nombre de révolutionnaires et de lieux de réunion. La commune fut débaptisée et prit le nom de la Montagne.
En 1814 la Butte Chaumont fut l'objet de l'ultime bataille de la défense de Paris entre les troupes Napoléoniennes et les armées Russe et Prussienne.
En 1838 M Dulaure écrit que c'est un "village situé sur le plateau d'un des coteaux qui domine le vaste bassin de la Seine , au Nord Est et à une forte lieue du centre de Paris" On arrivait de Paris par le faubourg du temple, on passait à la Courtille ou fleurissait les guinguettes puis on montait au village par la rue de Paris ( actuelle rue de Belleville) qui conduisait ensuite au Pré St Gervais et à Romainville. Il y avait des jardins, des vignes, des lilas, des rosiers et on jouissait du coté Ouest d'une des plus jolies vues sur Paris.
M Dulaure a bien remarqué l'ile d'amour ( cabaret en face de l'église) et les guinguettes du bas Belleville: le Boeuf rouge, le Coq hardi, la Carotte filandreuse, le Grand vainqueur et surtout le Grand St Martin ( 8,10 rue de Belleville) tenue par les Desnoyez. Cet établissement moins chic que l'ile d'amour, pouvait recevoir plus de 2000 convives. Plus de 500 marchands de vins sont recensés à Belleville en 1848. L’évènement de l'année était la descente de la Courtille, joyeux défilé qui achevait la nuit du mardi gras.
Favart (auteur dramatique qui serait oublié si l'opéra comique ne portait le nom de salle Favart) avait une maison à Belleville. Ce n'était pas le seul artiste à apprécier cette campagne ou ils habitaient par "colonie". Paul de Kock, Mélingue étaient des habitués.
M Dulaure ne parle pas des environs de Belleville mal famés à l'Ouest, la butte Chaumont, ou il y a encore des moulins mais surtout des carrières de plâtre, des fours à plâtre à chaux et des briqueteries et du coté de la Villette la puante voirie de Montfaucon.
En 1814 la Butte Chaumont fut l'objet de l'ultime bataille de la défense de Paris entre les troupes Napoléoniennes et les armées Russe et Prussienne
Ceci fit la fortune des cabaretiers restés Bellevillois.
A la révolution de 1789 Belleville compta un grand nombre de révolutionnaires et de lieux de réunion. La commune fut débaptisée et prit le nom de la Montagne.
En 1814 la Butte Chaumont fut l'objet de l'ultime bataille de la défense de Paris entre les troupes Napoléoniennes et les armées Russe et Prussienne.
En 1838 M Dulaure écrit que c'est un "village situé sur le plateau d'un des coteaux qui domine le vaste bassin de la Seine , au Nord Est et à une forte lieue du centre de Paris" On arrivait de Paris par le faubourg du temple, on passait à la Courtille ou fleurissait les guinguettes puis on montait au village par la rue de Paris ( actuelle rue de Belleville) qui conduisait ensuite au Pré St Gervais et à Romainville. Il y avait des jardins, des vignes, des lilas, des rosiers et on jouissait du coté Ouest d'une des plus jolies vues sur Paris.
M Dulaure a bien remarqué l'ile d'amour ( cabaret en face de l'église) et les guinguettes du bas Belleville: le Boeuf rouge, le Coq hardi, la Carotte filandreuse, le Grand vainqueur et surtout le Grand St Martin ( 8,10 rue de Belleville) tenue par les Desnoyez. Cet établissement moins chic que l'ile d'amour, pouvait recevoir plus de 2000 convives. Plus de 500 marchands de vins sont recensés à Belleville en 1848. L’évènement de l'année était la descente de la Courtille, joyeux défilé qui achevait la nuit du mardi gras.
Favart (auteur dramatique qui serait oublié si l'opéra comique ne portait le nom de salle Favart) avait une maison à Belleville. Ce n'était pas le seul artiste à apprécier cette campagne ou ils habitaient par "colonie". Paul de Kock, Mélingue étaient des habitués.
En bas des carrières il y avait la voirie de Montfaucon |
Le cabaret de L'ile d'amour devenu mairie de Belleville |
En 1814 la Butte Chaumont fut l'objet de l'ultime bataille de la défense de Paris entre les troupes Napoléoniennes et les armées Russe et Prussienne
La première mairie se trouvait en 1790 à l'angle de la rue de Belleville et de la rue de Palestine, puis en 1847 en face dans les locaux de l'ancien cabaret de l'ile d'amour. En 1860 Belleville fut rattachée à Paris et divisée entre deux arrondissements probablement pour "casser" cette forteresse populaire. L'ancienne mairie de Belleville devint la mairie du XXéme et la mairie de la Villette, quai de l'Oise, devint la première Mairie du XIXéme. Les mairies des deux arrondissement déménagèrent ensuite respectivement place Gambetta et place Armand Carrel
Le second Empire voudra transformer le quartier des Buttes Chaumont en construisant le parc actuel inauguré en 1867 espérant probablement plus y attirer les bourgeois qu'en faire cadeau aux ouvriers ( Comme l'indique le rapport Darcel).
Le second Empire voudra transformer le quartier des Buttes Chaumont en construisant le parc actuel inauguré en 1867 espérant probablement plus y attirer les bourgeois qu'en faire cadeau aux ouvriers ( Comme l'indique le rapport Darcel).
Belleville restera une forteresse ouvrière qui sera la dernière à tomber en 1871 lors de la commune de Paris. La répression fut effroyable lors de la semaine sanglante.
Le 27 Mai 1891 on inaugurait le funiculaire de Belleville. C'était un "cable car" comme on peut toujours en voir à St Francisco. Il y eu quelques accidents spectaculaires mais les Bellevillois étaient très attachés à leur funiculaire et peu enthousiastes quand il ferma en 1924 pour être remplacé par la la ligne 11 du métro en 1935. Deux autre lignes pénètrent sur le territoire de Belleville: la 7bis et la 3 bis . Ces deux lignes se rejoignent à la porte des Lilas et il n'y aurait que très peu de travaux pour les "souder" en une seule ligne. Autrefois la 7bis était une des deux branches de la 7 et la 3bis la seule et véritable ligne 3. Il y avait, avant guerre, une navette entre Pré St Gervais et les Lilas.
Il y eu tous les métiers à Belleville: plâtriers maçons, meuniers, savetiers, cordonniers, tailleurs, bourreliers, cigarons, forgerons, tonneliers,charpentiers,menuisiers, serruriers, sablonniers, fruitiers, boulangers, pâtissiers vinaigriers, boyaudiers, voiturier, blanchisseuses,couturières, ouvriers de la monnaie, fontainiers,..
Jusqu'à la crise de 1930 et l'arrivée des machines, Belleville fut le fief de l'artisanat de la fabrication de la chaussure. Des maisons, cachées dans les arrière cour témoignent encore de cette activité et sont aujourd'hui souvent occupées par des artistes. On peut en découvrir certaines lors des ateliers portes ouvertes des artistes de Belleville qui se déroulent au moi de Mai .
Avant la guerre de 14 les studios Gaumont de la rue de la Villette étaient le plus grand ensemble de cinéma au monde. Il deviendront en 1953 les studios des Buttes Chaumont de l'ORTF. Rue Mélingue se trouvait les établissements Jules Richard qui construisaient des appareils stéréoscopiques, A l'angle de la rue des Pyrénées et de la rue de Belleville était l'usine Continsouza, plus de 1000 ouvriers fabriquant les appareils de Pathé ( dont le célèbre Pathé Baby). Les usines Meccano étaient rue Rébeval, les cartes Grimaud rue David d'angers, la moutarde Bornibus Boulevard de la Villette ...
Toute cette activité n'existe plus, des immeubles neufs ont remplacé les ateliers à partir des années 60.
Le funiculaire |
Il y eu tous les métiers à Belleville: plâtriers maçons, meuniers, savetiers, cordonniers, tailleurs, bourreliers, cigarons, forgerons, tonneliers,charpentiers,menuisiers, serruriers, sablonniers, fruitiers, boulangers, pâtissiers vinaigriers, boyaudiers, voiturier, blanchisseuses,couturières, ouvriers de la monnaie, fontainiers,..
Jusqu'à la crise de 1930 et l'arrivée des machines, Belleville fut le fief de l'artisanat de la fabrication de la chaussure. Des maisons, cachées dans les arrière cour témoignent encore de cette activité et sont aujourd'hui souvent occupées par des artistes. On peut en découvrir certaines lors des ateliers portes ouvertes des artistes de Belleville qui se déroulent au moi de Mai .
Avant la guerre de 14 les studios Gaumont de la rue de la Villette étaient le plus grand ensemble de cinéma au monde. Il deviendront en 1953 les studios des Buttes Chaumont de l'ORTF. Rue Mélingue se trouvait les établissements Jules Richard qui construisaient des appareils stéréoscopiques, A l'angle de la rue des Pyrénées et de la rue de Belleville était l'usine Continsouza, plus de 1000 ouvriers fabriquant les appareils de Pathé ( dont le célèbre Pathé Baby). Les usines Meccano étaient rue Rébeval, les cartes Grimaud rue David d'angers, la moutarde Bornibus Boulevard de la Villette ...
Toute cette activité n'existe plus, des immeubles neufs ont remplacé les ateliers à partir des années 60.
Sites et références
- Histoire des environs de Paris A Dulaure 1838
- Belleville. Lépidis et Jacomin
- Dictionnaire historique topographique et militaire, Panckoucke vers 1820
- Dissertation sur l'histoire écclésiastique et civile par l'abbé Lebeuf 1741
- Belleville au XIX ème et XX ème siècles. Jacquemet
- Belleville rouge, Belleville noire. Carolyn Anne Stott
- Notice historique sur l'ancienne commune de Belleville par NM Croche 1864
- Merci à Martine Kas pour son texte ( blog habitants du plateau des Buttes Chaumont)
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