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jeudi 12 janvier 2012

Inaugurations dans le quartier des Buttes Chaumont


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Le marché aux chevaux et aux fourrages 

Inauguré en 1878 il fait faillite un an après son ouverture. 
Il y avait surement une erreur d'analyse, car si les chevaux étaient très nombreux dans le quartier du temps de l'exploitation des carrières, il n'y avait, après leur fermeture, aucune raison pour que ceux ci viennent dans ces hauteurs reculées. Grace à la création du marché  les carrières sont  à peu près comblées, le sol nivelé et les rues tracés: la rue de Mouzaïa en 1875, la Place du Danube,les rues du Général Brunet et David d'Angers en 1877. 
Les invités ont ensuite visité en détail les constructions du marché, dont la surface comprend 254 000 mètres carrés. Il forme un grand rectangle compris entre les rues d'Hautpoul, David-d'Angers, Mouzaïa et Général-Bremer. Les terrassements ont nécessité le déblai de 600,000 mètres cubes. Le marché est couvert et peut contenir 1,088 chevaux. Il est sillonné de quatre pistes, dont deux sont pavées, mesurant)130 mètres de long sur 14 de large. Le gué, placé à l'entrée de la rue Compans, a une longueur de 28 mètres et une profondeur de 1 m. 35. Grâce à cette heureuse innovation,on pourra baigner tous les chevaux amenés au marché. Quatre galeries couvertes de 120 mètres de long, et parallèles entre elles, abriteront les animaux qui pourront en outre séjourner pendant vingt-quatre heures dans des boxes spéciaux quand ils n'auront pas été vendus le jour même. A gauche de la porte d'entrée, se trouvent les bureaux de l'administration, du commissaire priseur; et à droite, ceux de l'inspecteur vétérinaire, et le poste des sapeurs-pompiers
....

Le conseil d'administration souhaite récompenser les marchands qui, pendant le premier trimestre, auront amené le plus de chevaux, ayant contribué ainsi à la prospérité du Marché, soit en leur offrant des objets d'art, soit en leur donnant, pour le trimestre suivant, droit à un certain nombre d'entrées gratuites. C'est là une excellente mesure qu'il importe de signaler, et à laquelle nous applaudissons vivement.
.....
 Comme le marché est situé sur le terrain occupé autrefois par les carrières d'Amérique, M. Acloque fait ressortir le côté moral de l'entreprise.
Il a terminé en disant que la France serait toujours grande, tant qu'elle serait représentée par un gouvernement résolu à maintenir et à encourager les idées de travail, d'ordre et de liberté.

Petit Parisien 1878 numéro 717


L'inauguration de la mairie de la place Armand Carrel

La mairie bâtie sur le site du "chaudron d'enfer".
Devant elle, la statue de Jean Macé, créateur de la ligue de
 l'enseignement , statue qui fut fondue durant la guerre
La mairie du XIX eme était auparavant place de Bitche,
c'était l'ancienne mairie du village de  la Villette.
La mairie du XXeme fut d'abord l'ancienne mairie de Belleville
, située devant l'église St Jean Baptiste, avant d'être
reconstruite place Gambetta 
Le ministre de l'intérieur, M de Marcère, se rend à l'inauguration...


La mairie, située à la jonction de l'avenue Laumière et de la rue de Crimée, a une vue splendide sur le féerique parc des Buttes- Chaumont. Un arc de triomphe, de la hauteur d'un troisième étage, sur le fronton duquel on lit A M. de Marcère le XIX" arrondissement reconnaissant, est construit sur l'avenue Laumière, pavoisée, elle aussi, aux couleurs nationales.
 La mairie est admirablement distribuée, et nous n'avançons rien de trop en la qualifiant de chef-d'œuvre. Les escaliers, les couloirs, les embrasures des fenêtres, richement drapés de velours rouge frangé d'or, disparaissent littéralement aujourd'hui sous une profusion de plantes vertes et de fleurs éclatantes. La réception a lieu dans la salle des mariages, où une estrade a été réservée pour les personnages officiels. D'admirables tapisseries des Gobelins couvrent les murs, et la buste de la République entouré de drapeaux à franges d'or, est placé au-dessus do l'estrade.
A trois heures précises, les tambours battent aux champs la musique et la chorale  de la Villette dont la bannière apparaît constellée de médailles, jouent un morceau entraînant. Le cortège apparaît M. de Marcère, accompagné de M. Lepère, Sous-secrétaire d' état. Ferdinand Duval, préfet de la Seine, Allain-Targé, député du XIXe arrondissement, Albert Gigot, préfet de police, Vergniaud, chef du cabinet, Alphand, Anatole de la Forge, le sympathique directeur de la presse, Davioud et Bourdais, architectes, le conseil municipal des XVIlle et XIXe. arrondissements, etc.
....
 Les personnages officiels prennent place sur l'estrade, et M. Germa prononce un remarquable discours
 ....
Ce discours se termine aux cris de Vive la république Vive M. de Marcère!
Le ministre se lève, et répond par la brillante improvisation qui suit
 ...
La chorale de la Villette entonne un morceau intitulé Vive la République.
Les délégations sont ensuite présentées à M. de Marcère, puis nous voyons arriver un vieillard, M. Martey, qui vient implorer la grâce de son fils déporté en Calédonie. Une jeune femme en grand deuil, accompagnée de son fils, vient présenter la même requête pour son mari.
...

Petit Parisien 1878 numéro 743


L'inauguration du premier quartier du grand Paris 1933

Boulevard d'Indochine entre la porte Chaumont
et la porte Brunet
Le grand Paris est la zone des fortifs. On y inaugure les premiers HBMs et on envisage le parc du chapeau rouge  

 Il a été créé sur les terrains des fortifications et de la zone des Carrières d'Amérique La municipalité de Paris a consacré hier une œuvre qui constitue en réalité le prélude d'une nouvelle transformation de la capitale. C'est la transformation en un quartier bien aéré, coquet, des terrains des fortifications et de la zone des Carrières-d'Amérique.
 C'est là, que, hier matin, au milieu d'une foule considérable, M. Edouard Renard, préfet de la Seine M. de Fontenay, président du conseil municipal M. Martinaud-Deplat, député de Paris, qu'entouraient les représentants de ta mairie et des divers groupements du XIXe arrondissement, ont tour à tour constaté la belle œuvre d'urbanisme accomplie et félicité M. Gaston Pinot, l'actif conseiller municipal des Carrières d'Amérique, de la part qui lui revient dans sa réalisation.
Après l'inauguration des voies privées qui entrent ainsi dans le domaine municipal, avec tous les avantages que la mesure comporte au point de vue de l'hygiène et des services publics, on a été admirer les immeubles achevés ou en voie de construction qui doteront le nouveau quartier de 3.700 logements à, bon marché ou à loyer modéré les écoles, dont une en plein air, que l'on cite comme des modèles, le superbe boulevard qui reliera bientôt la porte du Pré-Saint-Gervais à la porte de Pantin.
 Le nouveau quartier va enfin être doté d'un vaste parc de 18 hectares qui sera aménagé sur la butte du Chapeau-Rouge, là même où se tinrent tant de meetings révolutionnaires. Et pour consacrer le changement. M. Pinot a, aux applaudissements de toutes les personnalités présentes, proposé de dénommer le parc en voie de création, parc de la Paix.

Petit Parisien 1933 numéro 20-841

L'inauguration de la bibliothèque Fessart en 1922

La bibliothèque Fessart est due au comité américain  de secours aux régions dévastées. Elle introduit certaines nouveautés révolutionnaires pour l’époque: libre accès aux ouvrages, bibliothécaires femmes, livres pour enfants, classement Dewey et ... un téléphone.
Voici quelques extraits du discours (fleuve) d'inauguration de M André Chevillon.

 Mesdames et messieurs, vous jugerez l'esprit de l'œuvre dont vous voyez dans cette rue Fessart, un spécimen, si vous apprenez comment elle est née, et vous verrez en même temps que si l'exemple fut améri- cain, des Français, des spécialistes passionnément dévoués à leur tâche, à leur service, avaient pressenti, appelé l'idéal que l'on a tenté dans la mesure du possible, avec des ressources modestes, de réaliser ici vous, verrez que des talents et des ressources françaises collaborent à cette réalisation et que l'œuvre est donc franco-américaine.
....
 Dans cet arrangement, notons un point  important l'emploi de femmes comrne bibliothécaires, et de femmes spécialement préparées à cet emploi. Pour assurer leur formation professionnelle, il fut obtenu que, chaque année, quelques jeunes Françaises, désignées par notre Office national des universités, iraient suivre aux Etats-Unis renseignement d'une école de bibliothécaires (nous n'en avons pas en France). L'Office prendrait à sa charge tous leurs frais de voyage. Un comité américain su formait avec le dessein de pourvoir à l'entretien des boursières françaises en Amérique et, dès aujourd'hui, il peut consacrer à cette 'fin SEPT mille dollars par an. Cette année, trois boursières bénéficient de cette offre généreuse leur nombre pourra s'accroître jusqu'à six par an.
C'est une. nouvelle carrière qui s'ouvre pour les femmes combien utile, intéressante, accordée aux dons féminins d'ordre, d'organisation et tenue d'un home, à leur sens du pratique et de l'humain, et l'on peut ajouter, a; l'instinct maternel toujours prêt à s'éveiller en elles, et qui trouve ici à s'employer puisque la part faite aux enfants y est si grande. Pour mieux comprendre ce, qu'on veut faire dans une maison comme celle-ci, rappelons-nous ce que sont encore, hélas la plupart de nos bibliothèques locales. Nous saisirons mieux le contraste si nous apprenons ce qu'en pense, ce qu'en a dit dans un rapport à un comité de ses compatriotes, l'une des organisatrices américaines dont le dévouement actif et l'impulsion ont fait le plus pour lancer l'œuvre qui nous occupe: « Il ne faut pas croire que le Comité américain ait introduit en France la bibliothèque publique. Il y en a dans tous les quartiers des grandes villes et dans presque chaque petit village. Mais ces bibliothèques ne sont pas l'équivalent des « public libraries» que nous connaissons aux Etats-Unis elles ne répondent en aucune manière aux besoins de la communauté elles sont incomplètes et mal organisées ce sont, pour' la plupart, des salles petites, mal tenues, pauvrement éclairées, avec des rayons resserrés montant jusqu'au plafond le public ne peut faire choix d'un livre qu'en consultant un mauvais catalogue, sale, déchiré, souvent périmé, qu'on doit feuilleter hâtivement sur un pupitre de bois, à l'entrée de la salle. D'autre part, l'entrée de la bibliothèque est, d'une façon générale, formellement interdite au public, qui est invité à attendre patiemment derrière une balustrade qu'on lui remette le livre dont il a indiqué le numéro. Les lecteurs sont résignés à faire la queue dans un corridor exigu et à se voir interdit l'accès libre aux rayons.

Le figaro 9 novembre 1922

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