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jeudi 5 juillet 2012

Fondations philantropiques près des Buttes Chaumont

  • La fondation Lebaudy
  • Les fondations Rothschild
  • La bibliothèque Fessart
  • Le lycée Jules Richard
  • Les souvenirs de la  rue Clavel
  • L'asile Pauline Roland
  • Louise Koppe
  • Le pasteur Robin
  • La fondation Nelly Martyl
  • La fondation Mélingue
  • La goutte de lait
Sous la royauté le  petit village de Belleville ne pouvait guère intéresser  des oeuvres religieuses, mais au XIX éme ce quartier déshérité attira l'attention  des philanthropes.

Madame Lebaudy

Pendant que son mari Jules Lebaudy  fait fortune dans le sucre, sa femme Amicie s'occupe de sa fondation. Elle créera en 1891 au  6 rue Botzaris  "une maison de retraite pour les ouvriers raffineurs" gérée par les soeurs de St Vincent de Paul. Il semble que le bâtiment servira ensuite d'asile de nuit avant de devenir une annexe de l'ambassade de Tunisie.


La famille Rothschild



La façade  vers le parc 
La Fondation Rothschild vue du haut désert de la butte Bergeyre  vers 1910
Le baron Adolphe de Rothschild avait une maladie des yeux. C'est ce qui le décida à créer un établissement ophtalmologique. Il acheta des parcelles au pied de la butte Bergeyre, rue de Priestley ( avenue Mathurin Moreau ) et rue Manin et .. décéda. Sa veuve fut fidèle aux voeux de son époux et en 1905 la fondation ophtalmologique Rothschild ouvrit sous la direction du petit fils du grand Trousseau.
Le bâtiment sera ensuite plusieurs fois agrandi et se dresse toujours avec une certaine majesté.


Trois frères Rothschild  décidèrent en 1904 la création d'une "fondation pour l'amélioration de la condition matérielle des travailleurs". Il lancèrent un concours d'architecture qui précisait que les constructions    ne devraient en aucune façon "évoquer l'idée de la cité ouvrière, de la caserne ou de l'hospice" . Une des réalisations de la fondation sera en 1908 un projet de 102 logements rue de Belleville. Le terrain,   à l'angle des rues de la Villette et de la rue de Belleville, avait été réservé par la ville de Paris pour y construire... une gare de la petite ceinture, projet abandonné à cause de la difficulté de création d'une gare souterraine au temps des machines à vapeur.

Le comité américain pour les régions dévastées et la bibliothèque Fessart

Le baraquement de la bibliothèque Fessart.
Le comité américain avait auparavant construit des bibliothèques identiques dans l'Aisne 
En 1922 le " comité américain pour les régions dévastées" installait dans un baraquement au 6 rue Fessart une bibliothèque.
En France les bibliothèques ne donnait pas l'accès librement aux ouvrages : il fallait remplir une fiche et un préposé à casquette allait vous chercher l'ouvrage et vous le déposait sur votre table de lecture.  La bibliothèque Fessart fut la première ou on pouvait se promener librement entre les rayons et même y trouver des livres d'enfants !
Pour la première fois aussi les bibliothécaires étaient des femmes dont les premières furent formées en Amérique.
Une autre nouveauté plus technique était que les livres étaient classés suivant le système Dewey.
Si vous avez entre les mains un ouvrage numéroté 5125 il s'agit de mathématiques ( 5 = sciences, 1= mathématiques), un autre  noté 8134 il s'agit de littérature anglo-saxonne ( 8= littérature, 1= anglais). La classification Dewey est un arbre.
En 1932 la bibliothèque s'installait dans ses locaux actuels 

Jules Richard 


Jules Richard fabriquait des appareils d'optique 23  rue Mélingue. Il ne trouvait pas d'ouvriers habitués à la mécanique de précision aussi décida t'il de fonder une école en 1923. Il consacra 5 Millions de sa fortune personnelle à l'installation d'une école d'apprentissage dans les locaux d'une ancienne école communale rue Carducci.
On lui doit donc l'actuel lycée Jules Richard dédié aux microtechniques. Ce lycée privé et gratuit assure des formations du BEP au BTS  21 rue Carducci.  
Jules habitait un hôtel particulier à coté de ses ateliers 29 rue Mélingue .

Au 26 rue Mélingue il installa un théâtre de prises de vue: l'Atrium.  Il y réalisait des photos érotiques dans un cadre antique, officiellement pour alimenter les appareils stéréoscopiques qu'il fabriquait. Ce "studio" n'était rien à coté des studios Gaumont de la rue de la Villette toute proche qui furent, avant la guerre de 14, les plus grands au monde.


Dans le même ordre d'idée il y avait au 40 rue des alouettes le laboratoire Bourbouze pour les applications industrielles des sciences physique et naturelles ouvert à tout apprenti ouvrier ou employé agé d'au moins 15 ans.

Rue Clavel

Descendons ce qui fut le chemin des moulins.

Au 32 rue Clavel il y avait une maison hospitalière d'assistance par le travail. 
Une certaine Mlle Granjean décéda en 1909. Elle  léguait pas mal de choses au musée des arts décoratifs et des terrains 14-16 rue Clavel à la Ville de Paris "pour y construire un asile de vieillards" . L'asile ne vit jamais le jour et la ville y construisit le triste et haut HLM en briques que l'on voit aujourd'hui.
Au 8 il y avait l'orphelinat de la communauté religieuse des soeurs de Saint Joseph du Bon Secours.
Signalons que l'orphelinat maçonnique, plus important, se situait 19 rue de Crimée.
Au 6 rue Clavel il y avait une antenne "enfance et famille" de l'AP appartenant aujourd'hui à la   fondation de la croix St Simon.   

Pauline Roland 

Le refuge au début du XX ème siècle 
Au 35 de la rue Fessart se trouve le plus ancien "refuge-ouvroir pour femmes" de Paris. Il tient son nom d’une figure du féminisme du XIXe siècle, militante socialiste, fouriériste, protégée de Georges Sand et exaltée par Victor Hugo dans les Châtiments.  
  Il fut ouvert par l'assistance publique en 1890 et destiné " à toutes les femmes et les filles enceintes".
Il comportait des "ateliers". Le centre assurera le blanchissage et le raccommodage pour tous les établissements de la ville de Paris ( mairies, écoles, piscines,...).
Le bâtiment actuel date de 1973.
 C'est aujourd'hui un centre d'action sociale de la ville de Paris : "Symbole de l’évolution de la condition féminine, et de la prise en charge de la précarité, il accueille aujourd’hui des femmes isolées et des familles monoparentales, à qui il offre la possibilité d’un nouveau départ." 

Louise Koppe 

Louis Koppe fut la première directrice du refuge-ouvroir mais elle créa ensuite en 1891 au 41 rue Fessart "la maison maternelle" dans une proprièté qui appartenait à M Laubière.
 Les petites filles de 3 à 12 ans et les garçons de trois à 6 ans y étaient reçus pour  des séjours de 2 à 8 mois "selon le degré d’intérêt que présente la situation des parents , et selon aussi la conduite de l'enfant".
La maison maternelle déménagea ensuite dans le XIV e arrondissement. 

Le pasteur Robin

Le pasteur Robin créa en 1878 une "société de protection et de patronage des enfants protestants insoumis" avec l'appui de banquiers protestants.Cinquante enfants protestants de moins de 16 ans  pouvaient être accueillis au 7 rue Clavel.
En 1883 le pasteur fonde la "maison hospitalière pour les ouvriers sans asile et sans travail" au 36 rue Fessart. Celle ci offre un abri temporaire et fournit momentanément du travail sans distinction de culte mais sur "présentation d'une carte délivrée par un bienfaiteur de l'oeuvre". Le travail est de rigueur à partir du quatrième jour et seulement payé en nature sauf pour les pères de famille. Les ouvriers produisaient des "margotins", c'est à dire de petits fagots pour allumer les feux d'appartements
En 1896 l’œuvre pour enfants, rebaptisée " patronage pour les jeunes garçons protestants en danger moral", s'installe aussi au 36 rue Fessart.
Bien que pasteur de Belleville c'est lui qui cédera le terrain du "temple de Charonne" au 185 rue des Pyrénées.

La fondation Nelly Martyl Scott


Avant la guerre 
Après la guerre
Nelly Martyl était,  avant la guerre de 14, une cantatrice réputée. Elle avait épousé en 1909 Georges Scott, peintre élève de Detaille qui fut un des grands collaborateurs de l'Illustration. Dés le début de la guerre elle donne des concerts sur le front ce qui lui vaut le surnom de "fée de Verdun" mais s'engage surtout comme infirmière. Courageuse, en première ligne elle est deux fois gazée, reçoit 5 citations et 4 croix de guerre. Après la guerre elle s'investit dans la création d'une fondation qui s'occuperait des maladies héréditaires: "le terrain humain et la maladie".
Celle ci est déclarée d'utilité publique en 1927 et le dispensaire ouvre en 1929 au 129 rue de Belleville.
Le bâtiment en briques de la fondation exista jusqu'en 2017 après avoir abrité une crèche familiale. Ce bâtiment bas a excité des appétits immobiliers comme son voisin qui abrite le Monoprix.

La fondation Mélingue 

Nous sommes dans le XX ème arrondissement , 22 rue Levert. Le bâtiment actuel date des années 20; du temps de Mélingue , au XIXéme siècle, c'était un pavillon dans un jardin.
Etienne Mélingue était un comédien romantique, façon Fredéric Lemaître, qui tenait table ouverte à Belleville et voulut créer dans ce qui fut  son domicile  un foyer pour les vieux comédiens.
C'est aujourd'hui un foyer de l'enfance.

Le docteur Variot et la goutte de lait

La consultation à la goutte de lait.  J Geoffroy
Un peu loin des Buttes Chaumont, au 126 Bd de Belleville en juillet 1892, le docteur Gaston Variot ouvre un dispensaire gratuit pour les enfants malades, lequel devient en 1894 « Goutte de lait de Belleville ».
C'et le premier établissement de  consultation de nourrissons indépendant d’un hôpital.
«Dans la Goutte de lait  l’enfant doit être présenté au moins une fois chaque semaine et plus s’il est malade, pour être inspecté, pesé, pour que la mère reçoive les conseils hygiéniques nécessaires et puisse réparer les fautes commises par elle ou par d’autres ». (Variot, la Revue Scientifique du 4 janvier 1902)
L’œuvre assure des distributions de lait stérilisé à prix réduit  afin de lutter contre le rachitisme.
Elle organise également des fêtes, notamment à l’occasion de Noël avec chansons, guignol, distribution de vêtements, de friandises et de jouets.
Cette action sociale  a été poursuivie par le Centre social Elisabeth, créé en 1972 par l’association CEDIAF qui  dirige son action vers toutes les classes d’âge mais gardait " une prévalence pour la famille et la petite enfance», disposant par exemple d’une halte garderie dans ses locaux."
Le Centre social est devenu en 2005 la Maison du Bas Belleville dont les objectifs sont "Accueillir, Orienter et accompagner grâce à un accueil quotidien et personnalisé et à des activités diverses. Permettre la rencontre de tous les habitants du quartier quelques soit leur âge et leur culture d’origine. Favoriser la participation des familles au sein des activités. Réaliser des projets d’insertion, éducatifs, culturels et artistiques avec les acteurs locaux"



Si vous souhaitez faire une promenade qui passe par presque tous ces sites:


Sites et références


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