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lundi 9 juillet 2012

Les tramways aux Buttes Chaumont

En 1903 on voit nos 2 tramways, le funiculaire  et le projet de la ligne 7 (bis). Notez que les stations prévues ne sont pas celles réalisées

Nous avions autrefois dans notre quartier deux tramways

  • L'un empruntait le parcours du bus 26
  • L'autre suivait presque le parcours du bus 75. 

Et un funiculaire (cable car) arrivant à Jourdain

Si vous préférez les métros consultez cette page

Le tramway 26 

A Bolivar le 26 à gauche et le 99 ( ex 4)  à droite 
La compagnie générale des omnibus (CGO)s'intéresse vers 1855 a un nouveau moyen de transport: "le chemin de fer américain ". C'est ainsi que l'on nommait le tramway dont les premières voitures étaient tractés par des chevaux.
Parmi les lignes concédées à la CGO, en 1893, se trouvait la longue ligne urbaine TAD, Cours de Vincennes - Saint-Augustin. Cette ligne traversait  l'Est de Paris en rencontrant les hauteurs de Belleville et des Buttes Chaumont. Son profil difficile dans cette partie excluait l'emploi des voitures à chevaux. La traction mécanique devenant indispensable, la CGO utilisa la traction à air comprimé. La ligne fut rapidement construite et, dès le 7 août 1894, la CGO mit à l'essai des automotrices Mékarski sur la partie accidentée du trajet, entre le Cours de Vincennes et le boulevard de la Villette. Pour faire face au mouvement important des voyageurs, on n'hésita pas à atteler aux motrices, à partir du 25 mai 1895, une remorque (ancienne voiture à chevaux aménagée). Exploitée de façon rationnelle, la ligne verra régulièrement croître son trafic, elle deviendra l'une des plus importantes du réseau.
En 1909 il transportait 8 millions de voyageurs en parcourant Cours de de Vincennes /  St Augustin en 45 mn avec un tram toutes les 5mn !
En 1910 la ligne TA sera renommée 26
La CGO cédera la place à la SCTRP ( ancêtre de la RATP) en 1920 et à l'air comprimé succédera l’électricité.
En 1922 son terminus de St Augustin sera repoussé à la mairie du 15 eme ( par la reprise de la ligne 33) , puis enfin en 1929 à Porte de Versailles.
Le tramway disparaîtra en 1932 remplacé par un tout nouveau bus TN6 Renault à 6 cylindres ( plus puissant que ses prédécesseurs à cause de nos côtes) avec une ligne 26 limitée à St   Lazare / Cours de Vincennes.

Le tramway République /  Le Raincy



Les voies du tramway à Bolivar . La station de Métro vient d'ouvrir. Nous sommes donc en 1911
La compagnie des tramways de l'est parisien ouvrit sa ligne n° 4 en 1901.
Il semble qu'il partait de la République en double voie par l'avenue de la République, prenait l'avenue Parmentier  , et arrivait à colonel Fabien en simple voie par la rue Vellefaux, puis remontait par la rue de Meaux vers Bolivar ou il croisait le tramway 26, empruntait l'avenue Secrétan  , arrivait au bas des Buttes qu'il longeait, puis filait par la rue   Manin vers Pré St Gervais.
Fin 1901 il fut prolongé vers Opéra.
En 1909 il transporta 6,5 millions de voyageurs.
Le trajet fut modifié en 1912 pour emprunter l'avenue Mathurin Moreau depuis colonel Fabien. En 1915 son terminus fut repoussé aux Halles.
La reprise par la SCTRP amena sa renumérotation en 99. La SCTRP voulu ensuite rationaliser l'exploitation des lignes des anciennes compagnies. Comme il n'était pas très raisonnable d'avoir un tramway qui allait aussi loin en banlieue et avait un tracé aussi tourmenté dans Paris, il fut limité en 1921 à Bobigny, puis en 1924 à Pantin (son trafic étant repris par la ligne 21).
Il fut supprimé peu après, en 1926.

Le funiculaire de Belleville

Deux voitures se croisent sur le canal St Martin
La machinerie du funiculiaire
A la fin des années 1880, tous les quartiers de Paris se trouvaient desservis par tramways, à l'exception de la Butte Montmartre et du quartier de Belleville dont le relief était particulièrement dur. La rampe de la rue de Belleville, qui atteignait par endroits 70 mm/m, excluait toute desserte par tramways. La seule liaison du quartier avec le centre était assurée par un omnibus de la CGO particulièrement lent.


Cependant, le problème de la circulation sur les fortes rampes avait été résolu en Amérique avec la création du « cable-car» : les voitures s'accrochaient à volonté à un câble sans fin courant au fond d'un caniveau axial à la voie. Un ingénieur français, M. Fournier, proposa l'établissement d'un tramway funiculaire reliant la place de la République à l'Eglise de Belleville. La ligne fut concédée le 24 janvier 1889 à la Ville de Paris qui prit la construction à sa charge et rétrocéda l'exploitation à la Compagnie du Tramway Funiculaire de Belleville. Le funiculaire fut mis en service le 25 août 1891.

Longue de 2 km, la ligne avait son terminus inférieur de la place de la République à l'entrée de la rue du Faubourg-du-Temple. Il suivait cette rue, puis la rue de Belleville et s'arrêtait devant l'église. La voie unique était à l'écartement d'un mètre, avec cinq évitements permettant aux voitures de se croiser. Le câble, courant au fond du caniveau, était mû par deux machines à vapeur de 50 CV située au dépôt, 101, rue de Belleville. La ligne était exploitée à l'origine par des petites voitures de 22 places se succédant toutes les cinq minutes avec une vitesse de 10 km/h.
Le rédacteur de la revue "le Magasin Pittoresque" de 1890 concluait "  Tout ceux qui visiteront la capitale pourront désormais, sans grande fatigue, visiter les buttes Chaumont avec leur splendide panorama"
Ce ne sont pas les touristes  qui emprunteront ce funiculaire mais bien une clientèle populaire. Le funiculaire était à classe unique, disposition exceptionnelle à Paris, les tarifs avaient été fixés à un taux très bas, 10 centimes; tôt le matin et tard le soir existaient des services ouvriers à 5 centimes.

L'exploitation connaîtra bien des incidents et accidents dont le plus marquant est celui de 1891 ou une voiture se libéra de son câble et en percuta une autre faisant 18 blessés.

En1910 la concession est reprise par la SCTRP.
Le funiculaire sera remplacé par un autobus en 1924. 
Le métro porte des Lilas ne verra le jour qu'en 1935.

Eugéne Dabit, l'auteur de l’hôtel du Nord, écrivait (1):

"Le « funi » descendait sagement de l'église Saint-Jean-Baptiste à la place de la République, remontait lentement, stationnait sur une voie de garage, et, branlant, grinçant, pour dix centimes vous faisait parcourir le Faubourg du Temple et la rue de Belleville. Il rappelait l'âge d'or des expositions universelles. Son matériel rouille dans quelque dépôt ; dans l'esprit des vieux Bellevillois, il est devenu un appareil fabuleux. Des autobus le remplacent. Ils montent vivement, ronflent comme des avions. Mais pourquoi ce besoin de vitesse ? Pourquoi imaginer que le temps est de l'argent ? A pied, on fait tant de découvertes ! "

Pour être complet il faudrait ajouter le tramway 95 (ex ligne n°1 des TEP)  qui venant de l'Opéra prenait l'avenue Gambetta, passait à Porte des Lilas  et se divisait ensuite en 95A vers Gargan et 95B vers la Boissiére. 



(1) dans "faubourgs de Paris",  recueil écrit dans les années 30


Ce texte est principalement tiré du site de l'AMTUIR, de Wikipedia, de la Ville des gens, de la bible "les tramways parisiens" de Jean Robert, Président fondateur du Musée des Transports (édité à compte d'auteur - 1992) et du magasin pittoresque de 1890. 

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