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lundi 30 juillet 2012

Le métro aux Buttes Chaumont

Si vous préférez les tramways consultez cette page 

Les édiles parisiens savaient que le métro de Londres avait entraîné un exode vers la banlieue   aussi voulaient ils un métro bien à eux qui ne dépasse pas les portes de la capitale ( ce qui aurait en plus entraîné des pertes sur les recettes d'octroi).
Cet article s'intéresse à l'histoire mouvementée de la ligne 7 dans le quartier des buttes Chaumont

La ligne 7 

Le projet de le ligne 7 et les tramways du quartier 
 Le projet initial de 1898 prévoit une desserte radiale nord-est dite Ligne H entre la Place du Danube et Palais Royal
Bien que concédé plus tard, le premier tronçon est ouvert d'Opéra à Porte de la Villette le 5 novembre 1910. Le second tronçon est ouvert le 18 janvier 1911 de Louis Blanc à Pré Saint-Gervais, retardé par les difficultés de construction. Les stations Buttes Chaumont et Place des Fêtes ne sont ouvertes que le 13 février 1912. L'exploitation se déroule en envoyant des trains du tronçon central alternativement vers chacun des deux terminus, rompant avec l'exploitation traditionnellement en simple navette sur le reste du réseau.
La ligne sera ensuite prolongé vers le Sud: Palais Royal, puis Pont Marie, ensuite ce sera la traversée de la Seine mais cela nous éloigne beaucoup de notre quartier.

La ligne 7 bis 

Une rame de la ligne 7bis au terminus
 de louis Blanc, la ligne 7 est à gauche
La station Buttes Chaumont devait se situer près de la fondation Rothschild. Elle fut finalement établie sur le plateau en zone de carrières probablement à cause de la présence des studios Gaumont qui furent ,avant la guerre de 14, les plus importants au monde 
Les exploitants de salle venaient louer leur films
aux Buttes Chaumont.
Le comptoir de ciné-location était au 35-37 rue du plateau, les ateliers Gaumont  rue Carducci et les studios rue de la Villette. Il y eut ensuite les studios de l'ORTF.
Revenons donc à notre ligne 7bis, Louis-Blanc-Pré St Gervais, "débranchée" de la ligne 7 en 1967.
Le projet initial prévoyait dans notre quartier une station "Buttes Chaumont" en bas des Buttes, au pied de la fondation Rothschild, une station "rue de la villette" à l'emplacement de l'actuel station "Botzaris" et un terminus en boucle à "Danube".
Nous n'aurions donc pas eu de station à proximité immédiate, probablement à cause de la difficulté de réalisation  en pleine zone de  carrière et à la faible urbanisation du quartier.
Sous le parc des Buttes-Chaumont et la rue Botzaris, le tunnel traverse les anciennes carrières sur une longueur de 380 mètres. Les piédroits du tunnel reposent ici sur des puits ronds en maçonnerie d'1,50 mètre de diamètre espacés de six mètres. À l'est de la station Buttes-Chaumont, les puits atteignent le sol de carrière, 2,50 mètres sous le radier du tunnel. Toutefois, ces précautions restent insuffisantes, et le tunnel commence à se disloquer pendant la construction. Il est alors nécessaire d'établir un piédroit axial supplémentaire au centre du tunnel, descendant jusqu'au sol de carrière sous-jacent. Ceci explique la configuration particulière de la station, avec deux voûtes en plein cintre déterminant deux stations à voie unique. Pour éviter les mouvements latéraux du terrain, les ouvrages ont été appuyés sur les piliers de gypse subsistants à travers d'éperons en maçonnerie réalisés dans des galeries horizontales perpendiculaires aux piédroits.
Mais les travaux se révèlent encore plus compliqués sous le quartier d'Amérique. En effet, ce n'est pas ici la masse supérieure de gypse qui a été exploitée, mais les trois superposées. Le tunnel nord de la boucle terminale de la ligne traverse les carrières sur une distance de 550 mètres, sous les rues du Général-Brunet et David-d'Angers. Il est alors impératif d'appuyer le tunnel sur le sol stable, soit sous les trois masses en présence. Les piliers de soutien atteignent parfois trente-cinq mètres de hauteur, et prennent la forme d'un viaduc souterrain. Cette configuration explique la difficulté à réaliser des stations sur un socle solide : la station Danube est établie à deux voies, avec deux stations à voie unique séparées par un piédroit central qui repose sur trois files de puits de 2,50 mètres de diamètre et espacés de six mètres. Pas moins de 220 puits sont édifiés sur cette section, atteignant une hauteur cumulée de 5 500 mètres5.
Buttes Chaumont et place des fêtes sont les deux dernières stations de la ligne à ouvrir le 19 février 1912.
Lors d'un violent bombardement le 11 mars 1918, la foule prise de panique s'écrase sur les portes d'accès bloquées vers l'intérieur de la station Bolivar alors aménagée en abri anti-aérien : le drame fait soixante-six victimes7.

Le secret de la 7 bis 


Lignes du réseau de chemin de fer "Métropolitain de Paris"
Lignes 7 et 3 reliées par la voie navette en 1923
 ( la ligne 11 n'existe pas encore)
La voie de fêtes et la voie navette
La station Haxo.
La photo vient du site sleepcity, des passionnés de l'exploration des dessous des villes 
Une rame Sprague garée à les Lilas Cinéma.
Le nom de la station dépend du film qui s'y tourne.


Ce sont les tunnels  qui relient notre ligne  à la ligne 3bis à porte des Lilas : la voie des fêts et la voie navette
La voie des Fêtes tire son nom de la station dans laquelle elle prend naissance ; c'est sur cette voie que l'on trouve notamment la station fantôme Haxo, qui n'a jamais été ouverte au public ( elle se situe sous la nouvelle station du Tramway face à l’hôpital Robert Debré mais n'a aucun accès en surface). 
La voie navette tient, elle, son nom d'une navette reliant les terminus des lignes 3 et 7 (aujourd'hui 3 bis et 7 bis) de 1921 à 1939. Durant les années 1950, elle sert de terrain d'expérimentation pour la RATP, notamment pour les premiers essais de pilotage automatiqueen 1951, puis du premier prototype au monde de métro sur pneumatiques, le MP 51, de 1952 à1956.
Notez sur le plan l'appellation de la station "Porte de Lilas cinéma" (*) qui rappelle qu'elle est toujours utilisée pour les tournages de films ( par exemple Amélie Poulain, mais sous le nom de station " Abbesses" bien sur).
Il serait logique que notre ligne et la 3bis ne forment qu'une seule ligne ( Louis Blanc - Gambetta)  puisque tous les tunnels existent. C'est un projet inscrit au SDRIF mais manifestement toujours pas d'actualité. 
Sur 301 stations de métro, les 6 dernières les moins fréquentées sont en Janvier 2013:
296. Bolivar (19e, ligne 7bis), 582.328 voyageurs entrants
297. Buttes-Chaumont (19e, 7bis), 575.182 voyageurs entrants
298. Pré-Saint-Gervais (19e, 7bis), 451.729 voyageurs entrants
299. Créteil-Pointe du Lac (Val-de-Marne, ligne 8), 389.235 voyageurs entrants
300. Pelleport (20e, ligne 3bis), 364.642 voyageurs entrants
301. Église d’Auteuil (16e, ligne 10), 178.152 voyageurs entrants


On voit donc que la 7bis et la 3 bis sont bien représentées, la 11 drainant l'essentiel du trafic du quartier.

(*) située d'ailleurs  devant  l'ancien cinéma de la porte des Lilas, "Les Tourelles",  aujourd'hui transformé en supermarché.

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