Les carrières de la Butte Chaumont.
1672 |
En 1672, sur le plan Jouvin de Rochefort, on note tout d'abord qu'il n'y a qu'une butte Chaumont et pas des buttes séparées comme aujourd'hui. Les carrières s'attaquent aux flancs du coteau principalement du coté de l'actuelle Butte Bergeyre.
XVIII ème siècle
1731 |
Cuvier s'intéresse aux fossiles que l'on trouve dans les carrières de Montmartre et de la butte Chaumont |
En bas de la butte à l'Ouest se trouve la voirie de Montfaucon; on y équarrit les vieux chevaux et les vidangeurs y déposent le produit de leur labeur. Ces activités sont quasi complémentaires de celles de vieilles carrières puisqu'elles demandent des espaces d'épandage, du plâtre ou de la chaux pour faire des engrais et des cavités pour jeter les résidus vraiment inutilisables.On se doute cependant que dans ces conditions le quartier n'est pas très salubre.
A la fin du XVIII eme siécle, l'inspection générale des carrières va prendre des mesures drastiques en dynamitant les anciennes carrières de la Butte Chaumont qui ne présentaient pourtant de risque d'effondrement que pour les moulins qui la couronnait.
Le sol s’effondra par endroits de 15 à 20m et les moulins de l'actuelle butte Bergeyre avec, l'exploitation fut interdite.
1800-1830
Vers 1810-1820 Le futur parc, les carrières Fessart |
← Suite à de nombreuses pétitions, l'exploitation peut reprendre en 1810.
Au centre l'emplacement du futur parc des Buttes Chaumont.
L'entrée de la partie souterraine est à peu près au centre du plan . C'est aujourd'hui la grotte de la cascade dont la paroi du fond n'est qu'un mur de béton qui cache le reste de la carrière.
M Fessart semble être le principal propriètaire des carrières. On note un four à platre lui appartenant vers le bas de la feuille. M Fessart donnera son nom à la rue qui se trouve sur ses terrains ( c'est le cas de pas mal de rues du quartier qui portent le nom de leur ancien propriétaire) .
La carrière souterraine, dont l'entrée est l'actuelle grotte du parc, est exploitée par la compagnie Shacher.
La carrière souterraine, dont l'entrée est l'actuelle grotte du parc, est exploitée par la compagnie Shacher.
La voirie de Montfaucon est toujours là. Il parait que les cadavres de vieux chevaux étaient nettoyés en une nuit grâce aux rats qui pullulaient. Avec le produit des vidanges on fabrique un engrais très connu: la poudrette de Montfaucon
Vers 1810-1820 La Mouzaïa, les carrières d'Amérique |
← Nous sommes autour de l'actuelle station de métro Danube. La fourche des rues en bas à gauche est formée par la rue de la Villette et la rue Compans ( rue de St Denis).Ce sont donc les carrières de l'Amérique". On a dit que ce nom était du à l'exportation du plâtre de Paris vers l'Amérique mais il s'agirait en vérité du fait que le propriètaire des lieux, un Irlandais nommé Fitz-Merald, avait fait fortune en Amérique.
On y extrayait du gypse et de la meulière. Les carrières suivent une ligne Est Ouest : Pluvinet, Perrier Frederic , Lelong Laurent, Bouret, Lelong Michel.
Bouret semble aussi être le propriétaire des terrains près de Bolivar qui donna son nom à une rue.
1830-1850
Vers 1840-50, les carrières des Buttes Chaumont |
← Vers 1840, le plan est centré sur le futur parc, le coin inférieur droit est l'intersection actuelle des rue du plateau et des alouettes.
On voit nettement au centre du plan les chemins d'exploitation des "carrières des Buttes Chaumont" de part et d'autre de ce qui va devenir la butte du parc supportant le temple de Sybille dans les établissements de Constantine. Plus rien ne signale l'entrée de l'exploitation souterraine probablement déjà abandonnée.
Au Nord Est on trouve les "carrières du centre" sur l'extrémité du futur parc.
Hors du plan, au Sud des fours à chaux, la cimenterie de MM Schacher et Letellier et des briqueteries. Du coté de Montfaucon on a, en plus de la voirie, une usine de fabrication d'ammoniaque ( obtenue à partir des "produits liquides" de la voirie en les faisant chauffer avec de la chaux)
Vers 1840-50, les carrières d'Amérique |
← Les carrières du plan de 1810 ne semblent plus en exploitation. les "plâtrières d'Amérique" se situent maintenant près de l'intersection des rues Compans et de la Villette, près de l'extrémité Est du futur parc. L'exploitation est souterraine et se fait "en grand" par la "Socièté platrière de Paris" animée par le banquier Jacques Lafitte.
1850-1860
En 1856 ( 8 ans avant le début des travaux du parc), on peut lire dans le guide Joanne des environs de Paris.
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En 1860 c'est la fin des carrières.
La rue Fessart prolongée et la petite ceinture
traversent l'espace des carrières. De nouvelles rues naissent sur le plateau bordées de maisons modestes et d'ateliers.Les travaux du parc débuteront en 1863. Le parc s’étendra sur les lieux-dits suivants: "la chaudière d'enfer", "les carrières du centre", "les balettes", "les sonneries", "la patte d'oie", "les grands Chaumont", "les carrières des buttes Chaumont".
La voirie de Montfaucon ( renommée "Poudrette de Montfaucon" sur le plan) va être déménagée simultanément du coté de Bondy.
On construira ensuite, vers 1879, sur l'emplacement des anciennes carrières d'Amérique, un marché aux chevaux qui fera rapidement faillite ( sur ce sujet voir : les autres Buttes Chaumont)
Sites et références
- Pour la géologie de Paris voir la vidéo sur Paris U par Yves Caristan ( du BRGM)
- Le site sur les carrières de paris
- Si vous êtes intéressé par la voirie de Montfaucon consultez l’article qui y est consacré
- Sur l'ampleur des carrières souterraines subsistantes il y a une différence "d'amplitude" entre le" plan d'ensemble des carrières" de 1891 et le livre "les carrières sous Paris" de 1896, tous deux d'Octave Keller
- Recherches sur les ossements et fossiles... T2 Cuvier 1769-1832
- Tableau de Paris T II. Mercier 1782
Pour écrire cet article j'ai simplement utilisé les plans de Paris cités dans l'article Les plans de notre quartier à travers les ages
Il s'agit donc d'un travail très rapide de quelques heures et non d'une étude de fond. Merci de me signaler les erreurs.
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