Le chronophone et les phonoscènes
Dés 1889 Edison s'était intéressé au cinéma sonore sans succès. En 1898, le Français Auguste Baron avait fait breveter le « Graphonoscope », système de synchronisation entre phonographe et projecteur.
A l'exposition universelle de 1900 on peut entendre et voir Sarah Bernard sur le phonorama et le phono-cinema théatre.
Dés 1902 Gaumont, partant des principes de Baron, propose son Chronophone qui lui permet de diffuser des phonoscènes.
A partir de 1906 le son du phonographe est amplifié par un système à air comprimé ce qui permet de sonoriser de grandes salles.
Le phonographe a deux plateaux , chaque disque 78 tours 1mm démarrant à tour de rôle
Dans une phonoscène un chanteur doit d'abord enregistrer le son en se tenant à 50 cm du pavillon du phonographe et il mime ensuite devant la caméra: c'est donc du playback.
Le plus souvent l'enregistrement n'est d'ailleurs pas effectué spécialement pour le cinéma mais on utilise des disques du commerce.
Chaque phonoscéne est livré avec 3 disques, pour plus de sécurité, sur lesquels on a collé une étiquette Gaumont, avec les consignes de départ, sur l'étiquette courante.
Alice Guy tournera plus d'une centaine de phonoscènes de 1902 à 1907.
A cause du prix du chronophone les phonoscénes sont surtout diffusées dans des cinéma "haut de gamme" et peu dans le circuit forain.
Alice Guy épouse Herbert Blaché et part avec lui aux Etats Unis en 1907 pour y développer le chronophone. Plus de 150 phonoscènes seront tournées à Flushing, près de New York, mais leur diffusion s'heurtera à l'opposition de la société d'Edison, la Motion Picture Patents Company.
Les séances de cinéma en 1903 ne proposent pas toujours que des films muets.
Les films muets ne l'étaient d'ailleurs pas puisque toujours accompagnés au piano, commentés par un bonimenteur, ou assorti d'un" bruiteur" avec d'ingénieux appareils capables de produire toutes sortes de bruits, du chant des oiseaux au tir d'un canon.
Les séances comportent toujours de nombreux films très courts et des attractions. Les films sont des documentaires (1mm) , des fictions courtes ( 5mm) , des phonoscènes (1mm) et des actualités (1mm) qui se contentent alors de défilés de ministres et autres évènements mondains.
Les grands magasins Dufayel propose par exemple en complément "la lumière chantante, dernière découverte présentée avec les appareils de la maison Radiguet"
Le phonographe est entraîné par un moteur à ressort avec un régulateur centrifuge, c'est lui qui va commander la vitesse du projecteur. Le phonographe est d'abord à rouleau puis, vers 1904, à disque.
On se sert d'un différentiel pour comparer la vitesse du projecteur et celle du phonographe.
Le différentiel est le même dispositif que celui qui permet aux roues d'une voiture de tourner à des vitesses différentes en virage mais il est utilisé de façon complètement différente. Si les deux axes secondaires d'un différentiel tournent en sens inverse à la même vitesse, l'arbre primaire ne bouge pas; si l'un des deux va plus vite, l'arbre primaire tourne dans son sens.
Pour comparer les vitesses du phonographe et du projecteur il suffit donc de transmettre leur mouvement aux deux arbres secondaires d'un différentiel. L''arbre primaire est alors muni d'une aiguille que le projectionniste surveille.
Si le projecteur est manuel ( à manivelle), le projectionniste adapte son rythme en fonction de l'aiguille.
Si le projecteur est à moteur électrique à courant continu le projectionniste agit sur un rhéostat.
Le couplage entre le différentiel et le phonographe peut être réalisé électriquement.
Dans ce cas on a, solidairement au plateau du cylindre ou du disque, un distributeur muni de 12 plots qui vont permettre de commuter un courant. A chaque plot correspond un fil qui alimente une des 6 sections de l'inducteur fixe en anneau de Gramme d'un moteur ( l'induit classique est formé d'une "bobine de Siemens").
On est donc capable de piloter la vitesse d'un moteur électrique à partir du phonographe.
L'intéret du couplage éléctrique du phonographe au système est que les vibrations de l'appareil de projection ne sont pas transmises au phonographe comme elles le sont dans le cas d'un couplage mécanique.
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Le fonctionnement du chronophone
Ce chapitre est à éviter si vous n'aimez pas la technique.Le chronophone 1902
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Le phonographe est entraîné par un moteur à ressort avec un régulateur centrifuge, c'est lui qui va commander la vitesse du projecteur. Le phonographe est d'abord à rouleau puis, vers 1904, à disque.
On se sert d'un différentiel pour comparer la vitesse du projecteur et celle du phonographe.
Le différentiel est le même dispositif que celui qui permet aux roues d'une voiture de tourner à des vitesses différentes en virage mais il est utilisé de façon complètement différente. Si les deux axes secondaires d'un différentiel tournent en sens inverse à la même vitesse, l'arbre primaire ne bouge pas; si l'un des deux va plus vite, l'arbre primaire tourne dans son sens.
Pour comparer les vitesses du phonographe et du projecteur il suffit donc de transmettre leur mouvement aux deux arbres secondaires d'un différentiel. L''arbre primaire est alors muni d'une aiguille que le projectionniste surveille.
Si le projecteur est manuel ( à manivelle), le projectionniste adapte son rythme en fonction de l'aiguille.
Si le projecteur est à moteur électrique à courant continu le projectionniste agit sur un rhéostat.
Le couplage entre le différentiel et le phonographe peut être réalisé électriquement.
Dans ce cas on a, solidairement au plateau du cylindre ou du disque, un distributeur muni de 12 plots qui vont permettre de commuter un courant. A chaque plot correspond un fil qui alimente une des 6 sections de l'inducteur fixe en anneau de Gramme d'un moteur ( l'induit classique est formé d'une "bobine de Siemens").
On est donc capable de piloter la vitesse d'un moteur électrique à partir du phonographe.
Celui ci attaque un arbre secondaire du différentiel, l'autre étant entraîné par le mouvement du projecteur.
L'intéret du couplage éléctrique du phonographe au système est que les vibrations de l'appareil de projection ne sont pas transmises au phonographe comme elles le sont dans le cas d'un couplage mécanique.
Le chronophone 1906
Projecteur 1907 et régulateur . Le différentiel est visible en dessous du rhéostat |
Le sytéme est inchangé quand le projecteur est manuel. Dans le cas ou le projecteur a un moteur éléctrique la vitesse de celui ci est réglé par un rhéostat commandé par l'arbre primaire du différentiel. Le rhéostat peut en outre être ajusté manuellement pour rattrapper un éventuel décalage image/son. Il s'agit donc d'un véritable asservissement assez complexe à régler.
Pathé propose de son coté le Synchrophone Gentilhomme. Le régulateur est constitué de deux mouvements d'horlogerie actionnés par des impulsions électriques venant respectivement du mouvement du phonographe et du projecteur. S'il y a décalage entre les mouvements un relais se ferme commandant dans un sens ou dans l'autre un petit moteur électrique lié au rhéostat du projecteur.
Pathé propose de son coté le Synchrophone Gentilhomme. Le régulateur est constitué de deux mouvements d'horlogerie actionnés par des impulsions électriques venant respectivement du mouvement du phonographe et du projecteur. S'il y a décalage entre les mouvements un relais se ferme commandant dans un sens ou dans l'autre un petit moteur électrique lié au rhéostat du projecteur.
Le chronophone 1908
Le changement important concerne l'amplification du son.
Le son est amplifié par un système développé par Laudet qui utilise d'abord un gaz inflammable, l’amplificateur est alors un chalumeau à acétylène dont le débit variable est commandé par la vibration de l'aiguille.
Le système utilise ensuite l'air comprimé, ce qui est tout de même moins dangereux.
Détail de l'amplificateur. L'aiguille module le passage de l'air dans les deux conduits qui ménent aux pavillons en passant au travers de grilles |
L'aiguille module le passage de l'air à l'aide d'une palette dans deux conduits qui mènent aux pavillons en passant au travers de grilles.
Dans le catalogue 1908:
- Chronophone à main 2808 F (160kg)
- Chronophone à main avec dynamo 3150F (180kg)
- Chronophone automatique 4250F (290kg)
- Chronomégaphone automatique 6000F (420kg)
- Phonographe Elgéphone (à air comprimé) 1000F
- Phonographe Elgéphone à flamme (6 fois plus puissant) 1750F
Le chronophone 1910
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Le disque est muni d'un petit trou avec un plot conducteur pour donner le point de démarrage, celui ci est également marqué sur le film.
L'aiguille du phono en passant sur le plot agit sur un relais qui démarre le projecteur. La commutation des plateaux est automatique.
Il existe aussi le système Couade ( proprièté de Pathé) de synchronisation par courant triphasé et le système Gibls qui utilise un repère sur les images du film.
Des appareils associant projecteur et phonographe existent aussi dans d'autres pays, en Allemagne avec Oscar Messter et Ernemann, en Suède avec Duskes, au Japon avec la Yoshizawa Shoten, en Grande- Bretagne, la Vivaphone Pictures de Cecil Hepworth et le Cinematophone, et aux Etats Unis avec Dickson et Edison.
Ce chapitre a été établi en suivant les journaux de l'époque ( essentiellement la Nature) et les conférences de Léon Gaumont de 1929. Les informations sont parfois contradictoires. Merci de me signaler les erreurs.
Dans les années 50 les amateurs de 8mm souhaitent sonoriser leurs films. Il ne s'agit plus de synchroniser un tourne disque mais un magnétophone avec le projecteur. La première solution "manuelle" fut de munir le magnétophone d'un disque stroboscopique éclairé par le projecteur. Il y eut ensuite de vraies solutions de synchronisation , d'abord un couplage purement mécanique entre les deux appareils ( synchro Paillard M8, Electro Synchro Polydine), puis un asservissement du projecteur par le magnétophone par détection de la tension de la bande (Eumig P8 Imperial, Cinéric Regent BT).
Le parlant
Enregistrement direct du son en 1910 à la cité Elgé |
A gauche le cornet du micro vers 1913 |
Le 27 Décembre 1910 Gaumont présente à l'académie des sciences deux "vrais" films parlants:
un discours du très sérieux secrétaire de l'académie et le chant d'un coq.
Ceci est possible car les micros sont devenus plus sensibles (electro dynamiques) et que les chaines d'amplification à lampes commencent à exister.
Le discours, très lyrique, du secrétaire se terminait par:
Le jour ou le cinéma parlant sera généralisé " point ne sera besoin pour nous de faire nous même nos communications, nous pourrons les faire quoique morts. C'est alors que nous serons véritablement immortels."
Les deux premiers acteurs du parlant. Le secrétaire de l'académie des sciences Arséne d'Arsonval, promoteur de la d'arsonvalisation.( un traitement "médical" par les courants haute fréquence) montré ici essayant un de ces appareils. Le coq, lui au naturel. |
Le chant du coq, probablement tourné par Alice Guy, existe toujours mais ... il est muet.
Au Gaumont Palace, début 1913 (l'année des Fantomas, du Collier vivant et de L'enfant de Paris) on a au programme: cinq ou six fictions, deux phonoscènes de 3mm, trois documentaires, ainsi que les "célèbres actualités Gaumont".
Les films avec un son enregistré en direct seront nommés "filmparlant" pour les distinguer des phonoscénes. Ils seront projetés dans de rares cinémas de luxe comme le Gaumont Palace à Paris ou le Modern à Marseille.
En Avril 1913 le Gaumont Palace présente un filmparlant de 15mm.: Asile de nuit (1). Au début 1914 ce sera des comédies militaires avec Bach comme interprète : La rosse, Avec bidasse, La journée du soldat.
774 phonoscénes, puis filmparlants, ont été tournés jusqu'en 1913, mais seulement 20 ensuite et plus aucun dès 1916.
1)"Un irascible directeur d'asile nocturne ( Lucien Cazalis) après avoir houspillé un miséreux nommé Haps ( Gabriel Signoret) , imagine, d'après certains indices et quelques coïncidences, qu'il a affaire à un astucieux journaliste en quête de copie, et déguisé. Aussi comble-t-il soudain Haps de bienfaits, dans l'espoir d'un article élogieux. Le vagabond, qui n'y comprend rien, suppose que le directeur est complètement ivre et abuse de l'aubaine, au grand scandale d'un clochard qui s'est installé dans l'asile à demeure fixe, malgré les règlements, et n'a obtenu cet avantage que par une lente diplomatie". Alice Guy précise dans sa correspondance qu'elle avait déjà tourné un asile de nuit avant 1907, ce premier asile ne figure pas dans sa filmographie. La pièce originale a été écrite par le directeur du grand guignol, Max Maurey, en 1904
1)"Un irascible directeur d'asile nocturne ( Lucien Cazalis) après avoir houspillé un miséreux nommé Haps ( Gabriel Signoret) , imagine, d'après certains indices et quelques coïncidences, qu'il a affaire à un astucieux journaliste en quête de copie, et déguisé. Aussi comble-t-il soudain Haps de bienfaits, dans l'espoir d'un article élogieux. Le vagabond, qui n'y comprend rien, suppose que le directeur est complètement ivre et abuse de l'aubaine, au grand scandale d'un clochard qui s'est installé dans l'asile à demeure fixe, malgré les règlements, et n'a obtenu cet avantage que par une lente diplomatie". Alice Guy précise dans sa correspondance qu'elle avait déjà tourné un asile de nuit avant 1907, ce premier asile ne figure pas dans sa filmographie. La pièce originale a été écrite par le directeur du grand guignol, Max Maurey, en 1904
Le son sur le film
L'enregistrement direct sur le film va nécessiter plusieurs inventions.
- une méthode d'exposition de la bande son optique du film
- une cellule photoélectrique
- un amplificateur électronique
Pour l'exposition on aura soit une lampe à faible inertie ( Duddel, Lee de Forest), soit une lampe fixe et un filtre d'opacité variable ( généralement une cellule de Kerr dont on fait varier la polarisation), soit un miroir vibrant sur un galvanométre ( Bell). La cellule photoélectrique a été découverte par Julius Elster et F Geitel en 1893 et on essayera divers matériaux pour se fixer finalement sur le sélénium. La triode, base de tout amplificateur, est inventée en 1907 par de Forest mais le pick up, association d'un tourne disque et d'un amplificateur n’apparaît qu'en 1918
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- des traits de largeur variable,
- des différences d'opacité ( de densité) de la pellicule,
- des différences dans la surface exposée.
Lauste a breveté en Angleterre dés 1907 "un système pour enregistrer simultanément le mouvement et les sons sur la même photographie, les deux enregistrements se trouvant côte à côte". Ruhmer, en Allemagne travaillait sur le même sujet. Tous les deux étaient confrontés au problème des vibrations de la caméra et utilisaient des bandes "larges" (68mm pour Lauste) car il est difficile de juxtaposer sur un même film 35mm image et son , la piste son n'ayant qu'une largeur de 3mm.
Lee de Forest, l'inventeur de la triode , propose en 1923 des phonofilms ou le son est enregistré par différence de densité ( par une lampe à faible inertie) , mais il ne rencontra que peu de succès.
RCA Western Electric présente le photophone, développé à l'origine par les laboratoires Bell, ou le son est enregistré par différence de surface (par un miroir vibrant)
Dans les années 20, Gaumont s'associe avec les Danois Petersen et Poulsen pour mettre au point la solution du son enregistré directement sur la pellicule. La solution adoptée est d'avoir un film séparé pour la bande son. Gaumont enregistre la son à l'aide d'un miroir vibrant sur un support séparé ce qui permet d'avoir toute la largeur de pellicule pour le son et de s'affranchir des vibrations de la caméra ( qui par principe avance le film par à coup). Le procédé s'appellera Cinéphone ou GPP (Gaumont-Petersen-Poulsen)(1)
Gaumont essayera ensuite le film "rationnel" constitué de deux bandes collées l'une sur l'autre: l'image et la bande son ( transparente à la lumière ordinaire mais enregistrée dans l'ultraviolet, la lecture se fait grâce à une lampe à vapeur de mercure muni d'un filtre ne laissant passer que l'UV et à une cellule au sélénium ). Ce procédé restera au stade du laboratoire.
Le système Allemand Triergon propose lui un film de 45mm afin d'avoir une bande son large
Le chanteur de Jazz de 1927 est considéré comme le premier film parlant mais il est enregistré avec le Vitaphone des fréres Warner : un système sur disque. Le film n'est parlant que durant 1mm 20 s, le temps d'un monologue et d'une chanson. Ce film avait d'ailleurs été précédé par un Don Juan qui eut aussi un grand succès un an auparavant.
Gaumont proposera au Cameo en 1928 un programme comportant une allocution introductive , diverses auditions musicales, un défilé de la musique de la garde Danoise et un film dramatique l'eau du Nil, tourné muet mais ou on avait rajouté le bruitage, des cris et un accompagnement musical de l'orchestre du Gaumont Palace enregistré grâce au procédé double film GPP.
Gaumont proposera au Cameo en 1928 un programme comportant une allocution introductive , diverses auditions musicales, un défilé de la musique de la garde Danoise et un film dramatique l'eau du Nil, tourné muet mais ou on avait rajouté le bruitage, des cris et un accompagnement musical de l'orchestre du Gaumont Palace enregistré grâce au procédé double film GPP.
La Fox développe un système sonore semblable à celui de de Forest, le Movietone, qui va devenir un des deux standards du film parlant avec le système RCA photophone.
En lecture les deux systèmes sont à peu près compatibles et vont dominer le marché.
La Warner va se convertir au photophone mais gardera une certaine suprématie car elle est la seule à disposer d'un stock de films parlants.
1) Un système à 2 bandes va réapparaître pour le 16mm et le super 16 ( film 16mm perforé d'un seul coté sans piste son)
Le 27 Janvier 1930 Gaumont présente au théâtre des Champs Elysées "l'idéal sonore" projecteur adaptable à tous les systèmes sonores (Gaumont, RCA, Movietone, Tobis, et les procédés à disques: Vitaphone, L. N. A., etc. ) (2)
La publicité proclame : " Le cinéma est devenu une nécessité pour les sociétés modernes. de même le cinéma parlant s'est imposé. Chaque jour marque pour lui une nouvelle victoire. Bientôt toute la production mondiale sera sonore et parlante. Gaumont vous donne la possibilité de transformer vos salles, de les mettre au niveau d'un progrès auquel on ne peut résister... N'attendez pas, ne vous laissez pas devancer, le sort de votre exploitation en dépend. Vous devez acquérir l'appareil sonore idéal.
Directeurs ! Favoriser l'industrie Française est plus qu'un devoir: c'est votre intérêt. "
(Cette dernière phrase est due à la concurrence des appareils américains, Western Electric et RCA, et allemands de Tobis-Klang films)
Début 1930 il existe dix-neuf projecteurs sonores concurrents (3). Au mois de mai 1930 la revue La cinématographie Française précise que 181 salles sont équipées pour le parlant, dont 53 par l'Idéal Sonore et 25 par le Radio-Cinéma.
Léon Gaumont perd le contrôle de sa compagnie la même année au profit de la nouvelle GFFA (Gaumont franco-film Aubert).
"Le théâtre a eu à souffrir de la concurrence du cinéma parlé. Celui-ci a connu, cet hiver, une grande vogue. On a vu des films, comme le Roi des Resquilleurs et l'Ange bleu, tenir l'écran tout l'hiver. Il résulte de tout ceci que quelques théâtres vont disparaître ou ont disparu : le théâtre Edouard VII, la Scala, Marigny sont, après le Moulin Rouge et l'Olympia, devenus des cinémas." ( Lectures pour tous, sept 31)
Léon Gaumont perd le contrôle de sa compagnie la même année au profit de la nouvelle GFFA (Gaumont franco-film Aubert).
"Le théâtre a eu à souffrir de la concurrence du cinéma parlé. Celui-ci a connu, cet hiver, une grande vogue. On a vu des films, comme le Roi des Resquilleurs et l'Ange bleu, tenir l'écran tout l'hiver. Il résulte de tout ceci que quelques théâtres vont disparaître ou ont disparu : le théâtre Edouard VII, la Scala, Marigny sont, après le Moulin Rouge et l'Olympia, devenus des cinémas." ( Lectures pour tous, sept 31)
Debrie double bande |
2) la norme absolue va devenir le 24 images par seconde avec un décalage de 20 images (80 perforations) entre le son et l'image à la projection et 22 au tirage. Cette différence est due à la vitesse du son entraînant un décalage perceptible dans une salle de cinéma.
Rappelons d'ailleurs que la projection réelle se fait à 48 images par seconde ( l'obturateur passe entre deux images mais aussi au milieu d'une image). En effet au cinéma l'absence de scintillement n'est pas du à la persistance rétinienne mais à l'effet Beta qui fait que le cerveau intègre de lui même des images successives.
L'absence de scintillement et la perception de fluidité du mouvement sont deux notions différentes.
L''apparition des projecteurs numériques, la télé HD et la 3D remettent aujourd'hui en cause le sacro saint rythme de 24 images/secondes. Par exemple le film Avatar a été tourné réellement à 48 images/seconde.
3) 8 sur film et disque, 10 sur disque et un sur film uniquement. les marques sont: Gaumont, Radio-Cinéma, Nalpas LNA (fabrication Continsouza ?), Melovox, Sonor-film, Synchronista, Synchrophone, Survox, Etoile sonore.
Le cinéma sonore dans "Lecture pour tous" en Février 1925 !
Tout est presque exact à part le lecteur de son qui est au dessus de l'objectif et la piste son qui est à gauche alors qu'elle sera à droite |
Le projecteur du Gaumont Palace en 1929 mixte disque/son sur pellicule.
A droite détail du lecteur sonore. La lampe est en en E et la cellule photoélectrique en F avec en G l'amplificateur
Références
A droite détail du lecteur sonore. La lampe est en en E et la cellule photoélectrique en F avec en G l'amplificateur
- La nature. Le chronophone. Mareschal 1903,1907, 1910
- Les nouveautés Photographiques 1911-1912 Frédéric Dillaye
- La presse ( rubrique des théâtres )
- Le correspondant 1929
- Cinématographie Française. Conférence de Léon Gaumont février 1929
- Bulletin de la socièté d'encouragement pour l'industrie nationale. Conférence de Léon Gaumont mai 1929
- La Science Moderne. Conférence de Léon Gaumont septembre 1929
- La Science et la Vie. Le film parlant mars 1930
- Cahiers de la cinémathèque. La maison Gaumont à 100 ans 1995
- Le chronophone. Audio INA (avec la bande audio du coq )
- Histoire du son au cinéma
- Lauste, père du film sonore Hastings et Crawford. 1930
- Description des procédés sonores Recherches et Inventions Aout 1933 p226
- Le cinétophonographe Edison. Les nouveautés photographiques 1895 p154
- La foi et les montagnes. Henri Fescourt. 1959. Les souvenirs de ce réalisateur décrivent avec un accent vécu les premières années des talkies: les idées de l'époque, la résistance du disque, les plans de 15mm correspondants à un disque ( difficile si on dispose de caméras avec des bobines de 120m ( soit moins de 5mm de prise )!) , les difficultés techniques innombrables , la nécessité pour un réalisateur de fournir chaque jour 135 m de négatifs "bons"..
- Vente en 2015 d'un chronomégaphone 1910 ayant servi en Amérique du Sud. Le matériel est dans ses caisses de transport d'origine. ..
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