Cet article tente de combler un vide car il y a aussi peu de choses dans les livres et sur Internet sur cette cité maintenant légendaire.
L'article comporte surement des erreurs: merci de me les signaler.
Les débuts: 1895-1904
Vision idéalisée de l'atelier dans une brochure publicitaire. A gauche chambre noire, au premier travail du bois, à droite tôlerie, au fond le moteur à gaz qui produit électricité et force motrice. L'extension se réalisera sur la terrasse à gauche, au Nord, en 1902 Pour d'autres photos voir l'article les ateliers Gaumont |
Léon Gaumont entre au Comptoir Général de la photographie, situé rue St Roch, en 1892. Il en prend la direction en 1895 et loue un petit atelier pour les travaux photographiques rue des alouettes ( rectangle blanc en bas. Cette portion de la rue est aujourd'hui la rue Carducci).
En 1896 il entreprend la fabrication du chronophotographe Demeny et va faire construire en 1897 un atelier de fabrication au fond de son jardin sur la ruelle des sonneries.
Sa secrétaire est Alice Guy, elle va devenir sa directrice de production et réalisatrice.
Elle tourne "la fée aux choux" en 1896 sur une terrasse bitumée dans le jardin des Gaumont. Il la loge en 1897 dans un pavillon, "un horrible machin", qu'il lui loue de l'autre coté de la ruelle ( rectangle blanc un peu à gauche).
En 1899 il faut agrandir l'atelier de mécanique et vers 1902 on construit une verrière pour abriter les tournages: "une sorte de véranda qui était adossée à un mur en briques dont les cotés étaient pleins jusqu'à hauteur d'appui, au dessus vitré en verre dépoli ainsi que la toiture ; au sol un parquet en sapin monté à l'anglaise à joints perdus; la face restait ouverte. Ce fut le premier plateau organisé de la maison Gaumont " ( 90 ans de cinéma p101)
La croissance: 1905-1906
En 1906 le grand studio est construit. Les ateliers se sont aussi développés Pour les autre photos voir les studios Gaumont |
Certains se moqueront de cette conception qui n'est en rien "cinématographique".
Les ateliers continuent à se développer car la maison a une production importante dans le domaine du cinéma et de la photo.
En 1906 la société en commandite devient la société des établissements Gaumont (SEG) au capital de 2 500 000 F
On ajoute un atelier des décors au studio et encore des ateliers.
On tourne des phonoscènes. Ce sont de courts films parlants, des play back. On les projette grâce au chronophone qui est l'association d'un phonographe et d'un projecteur synchronisé.
Léon Gaumont est souvent le matin à l'entrée des studios et à 8h les portes se ferment pour les retardataires.
La maturité: 1907-1910
Le grand studio va être doublé puis rallongé.
Deux nouveaux studios vont être construits, l'un rue des alouettes, l'autre face à la "scéne" du grand studio.
On commence à construire des passerelles pour relier les studios.
Les ateliers continuent à grignoter l'espace.
Il y a maintenant 3 cheminées signalant la production de force motrice et d’électricité.
Alice Guy est partie au Etats Unis en 1907 et c'est Louis Feuillade qui la remplace à la tête des studios.
Le mardi est le jour de projection des films de la semaine et on y guette les réactions de Léon Gaumont. S'il dit: "vous devriez faire autre chose", cela signifie que le caissier Costil doit régler le compte de l'infortuné réalisateur
L'apogée: 1910-1925
On construit encore un nouveau studio relié par une passerelle au grand studio et un nouvel atelier rue des alouettes. Il y a alors cinq plateaux principaux ( A à E) .
En 1913 on acquiert un terrain à Nice sur lequel s’élèvera les studios de Carras.
En 1913 on acquiert un terrain à Nice sur lequel s’élèvera les studios de Carras.
Gaumont continue ses recherches sur le son et présente en 1910 son nouveau chronophone avec amplificateur à air comprimé et synchronisation automatique son/image
La prise son peut maintenant s'effectuer en direct grâce au microphone electro dynamique. Si le sonore s'impose cela va demander des studios isolés très différents de ceux de la cité Elgé.
Durant la guerre Gaumont fabrique des TSF pour l'armée. Après la guerre ce sera une nouvelle activité: TSF, pick up et haut parleurs electro-dynamiques.
Léon Poirier prend la direction artistique des studios.
Poirier et Feuillade produiront durant 6 ans le meilleur de la production Gaumont.
On construit en 1922 le comptoir de ciné location 35-37 rue du plateau , hors de la cité. On y loue les films et on y vend du matériel.
La société Gaumont a alors les adresses suivantes à Paris:
Poirier et Feuillade produiront durant 6 ans le meilleur de la production Gaumont.
On construit en 1922 le comptoir de ciné location 35-37 rue du plateau , hors de la cité. On y loue les films et on y vend du matériel.
La société Gaumont a alors les adresses suivantes à Paris:
- le siège social est 57 rue Saint-Roch, dans le premier arrondissement ( c'est l'adresse du comptoir général de photographie, la première firme dont Léon Gaumont prit le contrôle),
- les deux filiales Ciné-Matériel ainsi que hauts-parleurs et TSF, responsable des locations et ventes de matériel, sont 35 rue du Plateau ( c'est le seul bâtiment subsistant)
- les plateaux de tournage sont 53 rue de la Villette, ( le pavillon de sa femme, ou ils habitaient, était 55 rue de la Villette)
- la Direction des Usines est 12 rue des alouettes ( partie de rue devenue aujourd'hui rue Carducci )
- les Entrepôts sont 51 rue de Paris, aux Lilas
Suite et fin: 1926-1952
En 1934 la cité Elgé a encore fière allure. Les ateliers des décors sont construits de l'autre coté de la rue Carducci |
C'est la fin du système de la"production maison" avec un directeur ( qui fut d'abord Alice Guy, puis Louis Feuillade ) qui coordonne tout et une équipe d'acteurs et de techniciens permanents.
Dès lors les studios vont surtout être loués à d'autres.
Dans les ateliers on continue les recherches sur le parlant et la couleur. Malgré les efforts de Gaumont ce sont les américains qui vont imposer leurs systèmes.
Les studios ne correspondent plus aux normes du sonore. En 1929 le grand studio est insonorisé et deux nouveaux studios F et G sont construits de l'autre coté de la rue des alouettes.
La firme sort en 1930 l'"Idéal Sonore", un projecteur compatible avec tous les systèmes sonores. Il a été développé à la cité Elgé mais il sera fabriqué par les établissements Continsouza qui viennent d'être racheté. ( situés 18 villa Faucheur, 9 rue des Envierges)
On fabriquera ensuite le SEG 31 qui équipait encore les salles populaires dans les années 70.
Léon Gaumont va perdre le contrôle de sa société en 1930 au profit de la Gaumont Franco Film Aubert (GFFA), une tentative de major à la Française.
La cité Elgé n'est plus que les "studios Villette" d'un ensemble qui possède aussi St Maurice et La Victorine
Les usines et St Maurice sont vendus presque immédiatement.
La GFFA sera mise en liquidation en 1934. Les studios passent sous le contrôle de "Radio Cinéma", une filiale de CSF, ils seront très actifs sous l'occupation.
La SFP prend le contrôle des Buttes Chaumont en 1974 et elle revend, pour démolition, l'ensemble à Bouygues en 1994.
Le seul témoin est le bâtiment de la rue du plateau, actuel siège de la fondation de la croix St Simon.
Les studios ne correspondent plus aux normes du sonore. En 1929 le grand studio est insonorisé et deux nouveaux studios F et G sont construits de l'autre coté de la rue des alouettes.
La firme sort en 1930 l'"Idéal Sonore", un projecteur compatible avec tous les systèmes sonores. Il a été développé à la cité Elgé mais il sera fabriqué par les établissements Continsouza qui viennent d'être racheté. ( situés 18 villa Faucheur, 9 rue des Envierges)
On fabriquera ensuite le SEG 31 qui équipait encore les salles populaires dans les années 70.
Léon Gaumont va perdre le contrôle de sa société en 1930 au profit de la Gaumont Franco Film Aubert (GFFA), une tentative de major à la Française.
La cité Elgé n'est plus que les "studios Villette" d'un ensemble qui possède aussi St Maurice et La Victorine
Les usines et St Maurice sont vendus presque immédiatement.
La GFFA sera mise en liquidation en 1934. Les studios passent sous le contrôle de "Radio Cinéma", une filiale de CSF, ils seront très actifs sous l'occupation.
La RTF et la SFP: 1953-1994
Projet initial de l'architecte Chatelan |
La tour de communication construite vers 1960. |
La RTF reprend l’ensemble à l’abandon en 1952 et celui ci brûle partiellement début 1953. Le grand studio est parti en fumée.
On décide de reconstruire, il y aura deux tranches principales de travaux :56-57 et 62.
Ce sera le centre René Barthélémy . On entendra alors " à vous les Buttes Chaumont" et la réciproque " à vous Cognaq Jay" .
Pour plus de détails consultez l'article consacré à la période ORTF
Pour plus de détails consultez l'article consacré à la période ORTF
La SFP prend le contrôle des Buttes Chaumont en 1974 et elle revend, pour démolition, l'ensemble à Bouygues en 1994.
Aujourd’hui
En A l'emplacement approximatif du premier atelier Gaumont
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Aujourd'hui il ne reste plus rien, ni de la cité Elgé, ni des studios de l'ORTF.
Bouygues construisit les immeubles actuels vers l'an 2000.
La seule concession au passé est d'avoir nommé "cours du 7ème art" la voie piétonne Est Ouest.
Il aurait été logique de baptiser "cité Elgé" l'actuelle "Villa fleurie" puisque cette voie suit à peu près le tracé de sa devancière.
Le seul témoin est le bâtiment de la rue du plateau, actuel siège de la fondation de la croix St Simon.
Sites et références
- Histoire du cinématographe. Coissac 1925 (notice sur les établissements Gaumont)
- Bulletins du comptoir de ciné-location et catalogues Gaumont
- Cahiers de la cinémathèque. La maison Gaumont à 100 ans 1995
- Gaumont: 90 ans de cinéma. Ramsay 1986
- Alice Guy a t'elle existé ? Conférence de M Gianati 2011
- La video INA sur les studios de l' ORTF
- Permis de construire rue des alouettes, impasse des sonneries, rue de la Villette
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