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mardi 5 janvier 2021

Images du Mur des Fédérés du Père-Lachaise

 La Commune de Paris s'achève dans la semaine sanglante du 21 au 28 mai. Belleville et les Buttes Chaumont sont les derniers endroits de résistance.

Parc d'artillerie aux Buttes Chaumont

 La dernière barricade est celle située à l'angle des rues Ramponneau et de la Courtille.

Dans le cimetière du Père Lachaise un dernier  combat s'engage entre les tombes contre  les marins et le 74e de ligne.

147 fédérés sont fusillés contre le mur d'enceinte du cimetière. Alentour tout homme dont les mains sont noircies de poudre est amené au cimetière et fusillé. Tous ces cadavres sont enterrés sur 3 rangs dans une fosse commune. Le dimanche 28 tout est terminé.

 La première commémoration a lieu an mars 1878 dans un banquet fraternel organisé par "L'égalité" , le journal de jules Guesde.

Le premier rassemblement a lieu le 23 mars 1880 après l'amnistie partielle des anciens communards mais avant l'amnistie générale de juin, toujours à l'initiative des Guesdistes.

Chaque année ce se sera la "montée" au Mur des Fédérés (1000 personnes en 1880, 5000 en 81, 20 000 en 82,..)

Une souscription pour un monument est lancée par Lissagaray, ancien communard,

Dans un premier temps on acheta en guise de monument des grilles des Tuileries qui une fois sur place furent mises sous séquestre par le préfet Poubelle sous prétexte que l'article 10 du décret du 23 prairial an XII interdisait les sépultures collectives. Il s'ensuivit une longue bataille au conseil municipal et à la chambre.

La gauche est divisée entre Guesdistes, possibilistes, blanquistes, anarchistes,... Les drapeaux tricolores, rouges et noirs se côtoient  pas toujours pacifiquement.

La recrudescence des attentats anarchistes entraine le vote des "lois scélérates", 1893,1894 , les drapeaux rouges et  noirs sont interdits.  La montée doit se faire par petits groupes en silence sous la surveillance de la police.

En 1904 une grande plaque de marbre est apposée avec la mention Aux morts de la Commune, 21-28 mai 1871"

Un monument sera construit en 1909, hors du cimetière, contre son mur d'enceinte, dans le square Samuel de Champlain. 

A partir de 1906 la montée est organisée par la seule SFIO. 

La délégation des quartiers Combat (Buttes Chaumont) et Villette en 1908
Le quartier des Buttes Chaumont a une riche histoire anarchiste, communiste, syndicaliste et brigadiste

Fédération de la Seine en 1908.
La SFIO (section française de l'Internationale ouvrière) fut fondée en 1905, c'est la fusion du courant révolutionnaire  Guesdiste et du courant réformiste de Jaurès.
Edouard Vaillant (barbu avec un chapeau) en 1908. Authentique communard connu pour ses interminables discours. D'abord Guesdiste il sera ensuite dans une position médiane entre Guesde et Jaurès

Les socialistes se détournent du souvenir de la Commune. En 1913 les socialistes  organisent le 25 mai un meeting de 150 000 personnes sur la Butte  du Chapeau Rouge. Jaurès y prend la parole contre la  la loi de 3 ans (de service militaire).


La guerre interrompt la montée qui reprend en 1919 . La manifestation est encadrée par des "commissaires socialistes", la SFIO veut montrer qu'elle est responsable et digne de gouverner.

25 mai 1919 La SFIO de retour au mur des fédérés

A la suite du congrès de Tours de 1920, la section française de L'internationale communiste fait scission et veut s'approprier la commémoration de la Commune. Deux cortèges se rendront alors au mur à des heures ou à des jours différents.



En février 1934 les Croix-de-Feu du colonel de la Rocque provoquent un sursaut unitaire 37000 manifestants (100 000 suivant l'Humanité) défilent au cimetière.


En 1936, après la victoire du Front Populaire, ce sera 600 000 personnes qui défileront durant 8 heures, " la Commune n'est pas morte"

1936 Thorez, Blum, Marcel Cachin, Marcel Gitton, Jacques Duclos, Jules Moch ... Au premier rang de "vrais" communards. 

A la libération les communistes associent aux morts fédérés ceux de la résistance  mais ne réunissent que 60 000 personnes. 

Défilé de la Libération au mur des fédérés

Depuis la décrue se poursuit; on trouve des petits groupes de mouvements de gauche ou d'extrême gauche, des associations, des syndicats et des francs maçons 

Un dernier sursaut: mars 71. Centenaire de la commune. 30 000 personnes  manifestent.
Krivine au micro et Weber 


Sources et Références


  

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