Le fort Montjol, entre le Bd de la Villette et l'avenue Simon Bolivar, avait fort mauvaise réputation.
Dans le "Guide des plaisirs à Paris", vers 1920, on lit:
Au métro Combat, après le numéro 102 du Bd de la Villette, monte vers les Buttes Chaumont la petite rue Asselin que traverse la rue Monjol, " en découpant dans le centre de cette croix un pâté de maisons loqueteuses qu’on appelle le « fort Monjol », citadelle d’amour où une douzaine de rez-de-chaussée recèlent chacun dans leurs flancs vermoulus trois ou quatre filles, toutes descendues au dernier degré de la plus basse prostitution. Maquillées, à peine vêtues d’un simple peignoir dégrafé aux couleurs orientales, elles attendent, guettent et appellent les débardeurs et les « sidis » qui pullulent à cette heure dans les bars d’alentour et qui rôdent et se succèdent à leurs seuils demi-clos, éclaboussés d’une pâle lueur intérieure. Ces paradis là sont sordides et très dangereux car, malgré leur grâce souriante, ces odalisques sont surveillées par des « petits amis » en casquette et qui guettent, vigilants, le client attardé ou ivre, chasseurs de « peg » toujours à l’affût, grâce à l’obscurité complice. Pendant la journée, elles s’installent en « négligé » à leurs seuils et raccommodent, lavent leur unique chemise, s’interpellent entre elles dans l’argot le plus pur et parfois règlent à coups de couteau leurs petits différends. L’œil toujours aux aguets de l’amateur imprévu, elles narrent les dernières prouesses de leur « homme ». Plus loin, quelques façades aux vitraux opaques surmontées d’un numéro trop voyant signalent au passant leur genre de commerce un peu particulier"
Le 26 octobre 1926 on expulsa 80 habitants de la "cité Montjol " pour agrandir un garage" (2), l'opération devait continuer dans d'autres immeubles le lendemain mais les habitants (31 ménages, soit 87 personnes) de la cité Montjol résistèrent. Le commissaire revint le 29 octobre avec une proposition de "logements de remplacement" dans une "maison solide" de la cité que les habitants acceptèrent. Les expulsions continuèrent en 1927 et se terminèrent en 1935
- Beaucoup trop chic pour le quartier
- S'agit il du grand garage de l'impasse Bouchet ?
Sites et références
- Paris anecdote (L’Humanité, 19 mai 1937)
- Police Magazine 1935
- Vergue. rue Asselin
- STDP Tournée des grands ducs
- L'espérance 23 novembre 1880, l'Estafette, le Constitutionnel ...
- L'Humanité 27-30 octobre 1926
- Les plaisirs de la rue A Warnod 1920 "la rue d'amour du fort Montjol à Belleville"
- Gallica. Guide plaisirs à Paris 1927 et autres éditions
- Guide des plaisirs à Paris ( toutes les éditions de 1899 à 1931)
- La semaine à Paris. 4/11/1927
- L'intermédiaire des chercheurs et des curieux. 1/1/1932
- Wikipedia. rue Asselin
- Coins et recoins de Paris. Marius Boisson 1927 (le coin Monjol)
- Demain 1/1/1924 p156-158
- Retro News
- Fort Montjol est évoqué dans le roman de Claude Izner "Le talisman de la Villette"( 2006) dans les pages 90 et dans "La bonne vie" (1925) de Galtier-Boissière, le directeur du Crapouillot.
Vers 1840, ce coin de banlieue n'est occupé que par des masures abritant des chiffonniers et des équarisseurs. Place du Combat (place du colonel Fabien) se déroulent des combats d'animaux. Plus au Nord il y a la voirie de Montfaucon où terminent le contenu de toutes les fosses d'aisance de la capitale et dont on tire un engrais "naturel": la poudrette. Plus à l'Est ce sont les carrières des Buttes Chaumont encore couronnées de silhouettes de moulins. On voit tout de même l'amorce d'un chemin perpendiculaire au boulevard qui deviendra la rue St Pierre et un chemin mal tracé perpendiculaire à la rue de Meaux qui deviendra la rue Arago. |
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Plan vers 1880, des voies anciennes comme la rue Loysel disparaissent avec le percement de l'avenue Simon Bolivar Vers 1862. La rue Legrand cédera la place à la rue Burnouf. | Parcellaire 1900. On voit que le projet initial était de prolonger la rue Monjol j'jusqu'à la place du Combat ( colonel Fabien)., La "Cité Parisienne" va être renommée la "cité Montjol" ou le "fort Montjol" (avec un T alors que le nom de la rue n'en a pas) |
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Plan vers 1910, la rue Burnouf est presque achevée et on envisage de prolonger la rue Monjol | Vue aérienne du quartier en 1931. Les HBM sont tous neufs. La rue Henri Turot se dessine, son nom vient d'un journaliste, auteur de "le prolétariat de l'amour" mais aussi de "le surpeuplement et les habitations bon marché" |
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Vue aérienne du quartier aujourd'hui: quelques barres en plus. Il reste le n°1 de la rue Legrand et quelques mètres de la rue Monjol |
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